À La Réunion, 10 000 personnes sont diagnostiquées de la maladie d’Alzheimer. L’errance est l’un des symptômes de la maladie d’Alzheimer. Pour les aidants et les proches des patients, cela représente une source d’angoisse.
Natacha a été aidante pour sa maman atteinte d’Alzheimer pendant plus de 10 ans. Avant que le diagnostic ne soit posé, elle a remarqué des comportements inhabituels qui ont fini par l’alerter. "Ma maman avait l’habitude de prendre le bus seule, elle le faisait sans difficulté. J’ai remarqué que les horaires et les endroits où elle se rendait n’étaient plus les mêmes que d’habitude. Elle avait besoin de marcher, elle ressentait de l’anxiété, ce qui fait qu’elle était dans l’errance".
L’errance est l’une des conséquences de la maladie d’Alzheimer. Ce phénomène touche près d’un tiers des malades et est une source d’angoisse pour les aidants. "La mise en danger est permanente, elle peut chuter à n’importe quel endroit. Cela demande de la vigilance."
Certaines personnes peuvent errer plusieurs jours et sur de longues distances. Ce comportement peut avoir des conséquences dramatiques. À La Réunion, près de 10 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer, mais beaucoup d’autres ne sont pas diagnostiquées. Le sujet est encore tabou et méconnu.
"On veut construire un projet de sensibilisation. Il faut du contact, lorsque l’on parle à une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer, il faut la regarder dans les yeux, lui parler doucement, essayer d’être vraiment présent pour que cela se passe le mieux possible", indique Gabrielle Fontaine, membre du conseil d’administration de France Alzheimer Réunion.
Dans une unité du groupe hospitalier Est à Saint-André, les consultations dites "mémoires", ne manquent pas. L’Alzheimer se soigne, mais cela ne se guérit pas. La première solution est non médicamenteuse, il faut être présent et patient. "Il faut essayer progressivement de le ramener à la réalité, sans être brutal. Dans le cas contraire, cela pourrait engendrer de plus gros troubles du comportement", explique le Docteur Gautier Schwebel, médecin gériatre au GHER.
Les aidants peuvent aussi trouver des stratégies, comme ne pas laisser les clés sur les portes, faire en sorte que le malade soit identifiable, voire même l’équiper d’une balise GPS. Parmi les perspectives, celle d’accélérer le délai de prise en charge des patients. Dans l’Est, il faut attendre entre 3 et 6 mois avant d’obtenir un rendez-vous pour une consultation mémoire.