D’après un rapport de la Cour des comptes, présenté ce mercredi, 4 milliards d’euros d’épargne placés sur des comptes bancaires ou des assurances-vie sont abandonnés. Pourtant, après 30 ans, si la banque a averti, l’épargne est perdue.
Les problèmes liés aux versements des assurances-vie à leurs bénéficiaires ont été auparavant dénoncés par la Cour des comptes. Actuellement, les sages révèlent qu’1,2 milliard d’euros non-réclamés dorment sur des livrets A et autres comptes épargne. Il y aurait ainsi 918 millions d’euros sur les livrets A de la Banque postale et des Caisses d’Epargne. Les assureurs détiendraient également de leur côté 2,76 milliards d’euros de contrats d’assurance-vie oubliés.
Ces données ont été remises au tableau car depuis le début de l’année, la loi Eckert oblige les organismes financiers à recenser tous les comptes oubliés et à prévenir leurs titulaires ou ayants droit. Les banques quant à elles restent muettes sur le sujet, tant le problème reste tabou. La direction des Caisses d’épargne ne souhaite non plus "communiquer ses chiffres sur le sujet, notamment ce que ça représente en volume", rapporte Le Parisien. Pas de chiffre non plus à la Fédération française des banques ou à la Caisse des dépôts, chargée pourtant de recevoir les capitaux non réclamés au bout de dix ans.
L’Association des usagers des banques (Afub) dénonce une inertie des banques. Selon l’association, la Banque postale et la Caisse d’épargne notamment, auraient recensé près de 620 000 détenteurs de comptes ayant plus de 100 ans. Ce qui laisse imaginer que de très nombreux comptes auraient été oubliés par leurs propriétaires.
Sachez qu’au bout de dix ans, sans activité et sans nouvelle du concerné (trois ans pour une personne décédée et sans nouvelle du notaire ou des héritiers), il y a clôture du compte ou livret et transfert à la Caisse des dépôts. L’argent y restera encore vingt ans, pendant lesquels titulaires ou bénéficiaires peuvent le récupérer. Après, il sera trop tard, il basculera dans les caisses de l’Etat.
Voir notre dossier sur la Cour des comptes