Sandra Bertin, la policière municipale de Nice qui accuse le ministère de l’Intérieur d’avoir exercé des pressions sur elle, maintient sa version. Mais elle a visiblement correspondu avec la police nationale, pas avec le cabinet du ministre Bernard Cazeneuve.
La policière municipale Sandra Bertin assure avoir été contactée par le cabinet du ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve pour transmettre une version "modifiable" de son rapport au lendemain de l’attentat de Nice, rappelle le site metronews.fr. Mais visiblement, il y a méprise. En effet, selon une information exclusive de Metronews, la policière municipale avait comme correspondant une personne de la Police nationale, et non du ministère de l’Intérieur.
Sandra Bertin, qui était responsable du système de vidéosurveillance de la ville le soir de l’attentat de Nice, a affirmé hier dans le Journal du dimanche avoir été harcelée pendant une heure le jour suivant les terribles événements. D’après elle, un membre du cabinet de Bernard Cazeneuve lui aurait demandé de transmettre une version "modifiable" de son rapport.
"Personne n’a été en contact avec elle", assure-t-on dans l’entourage de Bernard Cazeneuve où l’on évoque une remontée normale d’informations. Le 15 juillet, Sandra Bertin a écrit un mail à 17h35 à sa hiérarchie ainsi qu’à une commissaire de l’état-major de la DCSP dont le rôle est notamment d’écrire des notes et des synthèses sur les faits marquants et les transmettre à son directeur central.
Par ailleurs, selon Europe 1, le rapport signé par Sandra Bertin ne signale aucun élément sur le dispositif mis en place par la police municipale et la police nationale le jour de l’attentat de Nice. Et si la commissaire a demandé une version modifiable du rapport, c’était pour faire des "copier-coller" directement dans le corps du texte et intégrer à sa note les informations telles qu’elles se trouvaient dans le rapport.
Bernard Cazeneuve a de son côté porté plainte pour diffamation. "Il serait très utile que madame Bertin soit auditionnée par les enquêteurs et puisse leur produire les identités et les fonctions des personnes qu’elle met cause, les mails qu’elle évoque et leur contenu", ajoute le ministère.