Ce lundi soir, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) recevra autour d’un dîner la classe politique française où l’antisémitisme devrait être l’un des principaux sujets abordés. Dans un entretien sur Europe 1, le président sortant Roger Cukierman a dénoncé le traitement "intolérable" des enfants juifs dans de "très nombreuses écoles" en France.
Le dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) réunira lundi soir 800 personnes et sera présenté pour la dernière fois par Roger Cukierman. Sur Europe 1, le président sortant revient sur la situation des juifs en France, plus précisément sur les enfants juifs qui subissent des agressions physiques et verbales à l’école. Il dit observer "un repli sur soi" de la communauté juive dont il constate "les dégâts particulièrement au niveau de l’école de la République".
Seulement un tiers des enfants juifs vont à l’école laïque
"De mon temps nous allions tous à l’école laïque. Aujourd’hui il n’y a plus qu’un tiers des enfants juifs qui vont à l’école laïque, les deux autres tiers vont dans des écoles privées, payantes, juives ou chrétiennes", a-t-il dit. "C’est un choix de crainte parce que les enfants juifs, pas dans toutes les écoles mais dans de très nombreuses écoles, sont battus, insultés parce que juifs et ça c’est un phénomène nouveau", a poursuivi le président du Crif. Pour autant, il garde espoir où "on obtiendra un retour à l’école de la République vers plus d’ouverture".
L’absence de Marine Le Pen, présidente du Front national
De François Hollande à Manuel Valls mais aussi Bernard Cazeneuve, Najat Vallaud-Belkacem, Emmanuel Macron sans oublier la maire de Paris Anne Hidalgo mais aussi Nicolas Sarkozy et quelques candidats déclarés à la primaire de la droite, sont conviés au dîner du Crif. La seule personnalité politique à être exclue de la liste est Marine Le Pen. "Moi, je n’ai pas envie d’inviter les héritières de Jean-Marie Le Pen, sa fille, sa petite-fille. Je pense que c’est un parti xénophobe, populiste, démagogue et donc je préfère ne pas l’inviter (…) parce que nous n’avons pas les mêmes valeurs", a justifié Roger Cukierman.
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