Les mouvances alliées des trois derniers présidents ont obtenu hier l’autorisation de tenir un meeting dans un stade de la capitale, le premier autorisé depuis les échauffourées du mois de novembre. La décision a été prise par les autorités de la ville d’Antananarivo malgré le fait que l’interdiction de manifester n’ait encore été levée par l’exécutif.
Après plusieurs jours de négociations, les "trois mouvances" ont finalement obtenu l’autorisation de tenir un meeting. "Puisque c’est un rassemblement autorisé, nous invitons les tananariviens à venir pour exprimer leur ras-le-bol face à la dictature des autorités de fait et la pauvreté grandissante vécue par les malgaches depuis le putsch du 17 mars 2009" a lancé Lalatiana Ravololomanana, un des leaders du mouvement lors d’une conférence de presse. L’autorisation en main, cette dernière a indiqué que les organisateurs du meeting prendront leurs responsabilités pour éviter tout débordement.
Quoiqu’il en soit, les rumeurs de malaise entre la ville d’Antananarivo et le pouvoir central semblent se confirmer avec cette autorisation accordée à la principale formation de l’opposition. En effet, ces derniers jours, les autorités de la Ville des Milles et l’exécutif étaient quelque peu en froid. Des bruits annonçaient même l’éviction prochaine du PDS (Président de la délégation spéciale) de la Capitale, Edgard Razafindravahy, qui rappelons-le, a été nommé à ce poste par Andry Rajoelina en personne. Par ailleurs, avec cette décision, les autorités de la ville ont donc passé outre la suspension de toute manifestation politique décidée par le Premier ministre avant le référendum et qui n’a pas encore été levée.
Toutefois, si les "trois mouvances" avaient demandé l’autorisation pour trois jours de meeting, elles n’ont obtenu que la journée du mercredi 8 décembre. Selon le préfet d’Antananarivo Francis Odilon Rasoanaivo, aucune manifestation ne peut avoir lieu les 9 et 10 décembre à cause des préparatifs pour les festivités entourant l’inauguration de l’Hôtel de Ville prévue pour samedi.