Y aura-t-il toujours des bichiques réunionnais dans quelques années ? Pour les pêcheurs, les connaisseurs, rien n’est moins sûr. Ils déplorent la pêche en mer de l’alevin, qui perturbe complètement l’écosystème. Les minuscules poissons se font plus rares et risquent, par ricochet, d’être plus chers.
Sur les berges de la rivière des mâts ; Philippe vient comme tous les jours à la pêche au bichique. Il constate chaque saison que les prises se font de plus en plus rares :
« Ça se dégrade fortement, l’année a commencé, on a pu prendre quelques kilos le mois dernier mais ce mois-ci on n’a quasiment rien", affirme le pêcheur.
Des zones de pêche limitées, une coupure de six mois pour permettre la reproduction de l’espèce, des contraintes qui permettent aux pêcheurs locaux de préserver le caviar péi. Aujourd’hui, ils sont réunis en une association et dénoncent la pêche en haute mer qui selon eux est dévastatrice :
« Il faut réglementer cette pêche, ce n’est pas encadré. On fait des efforts de notre côté, mais finalement ça ne sert à rien. Un jour on va arrêter. »
Depuis plus d’un an, la préfecture et les pêcheurs travaillent à la préservation du bachique. Philippe et ses collègues souhaitent continuer leur activité. Si rien n’est fait, nous ne pourrions bientôt plus trouver de bichique réunionnais dans nos assiettes.