Dans la nuit du 29 au 30 octobre dernier à Saint-Denis, Jean-Vincent a de nouveau violenté son ex-compagne et dégradé la voiture de son nouveau conjoint. Le trentenaire, habitué des tribunaux, comparaît un mois seulement après sa dernière sortie de prison au tribunal judiciaire de Champ-Fleuri.
Retour à la case prison pour Jean-Vincent. Ce soir il dormira en cellule, un mois et demi seulement après sa sortie. Un nouveau séjour de 18 mois l’attend, un mois et demi seulement après être sorti.
Ce lundi 7 novembre, le trentenaire se retrouve face à la justice pour de nouvelles violences envers son ex-conjointe Marie, et son nouveau compagnon, Louis. Dans la nuit du 29 au 30 octobre à Saint-Denis, Jean-Vincent va aller chez Marie, alors qu’il en a l’interdiction suite à une première condamnation. Il n’a pas le droit également d’entrer en contact avec elle. Il brave cette prohibition et contacte à plusieurs reprise la jeune femme cette soirée là. Elle l’a bloqué donc elle ne peut pas décrocher. Furieux, il part de Saint-Paul et va à Saint-Denis.
Sur le parking de sa résidence, Marie aperçoit son ex en train de surveiller ses mouvements. Jean-Vincent est bien en bas. Il lui hurle de descendre. Elle refuse “de se battre avec lui”, explique-t-elle aux forces de l’ordre. Alors, il lui lance un galet et réussit à la toucher au front. La jeune femme appelle la police, pendant ce temps Jean-Vincent dégrade la voiture du nouveau conjoint de Marie. Un coup de pied dans le pare-brise, un autre dans le rétroviseur et un jet de galet à nouveau sur la vitre passager.
Vêtu d’une tenue de sport, toujours très en colère, Jean-Vincent tente de se défendre face au juge : “Elle m’a tendu un guet-apens en me demandant de venir récupérer un papier chez elle. Je ne reconnais pas les violences mais que les dégradations.” Comme il tente de maintenir aux policiers qu’il n’était pas à Saint-Denis le soir des faits. Il sera trahi par le bornage de son téléphone portable.
Au début de l’audience, les victimes ne sont pas dans la salle. Seulement les sœurs du prévenu. Puis, rebondissement. Louis et Marie s’installent. Le prévenu se retourne, les fixe avec un regard noir, croise les bras et n’écoute plus le juge. “C’est la victime”, montre du doigt de manière nonchalante la sœur du prévenu. “C’est ici que ça se passe”, le rappelle à l’ordre le magistrat.
La présence des victimes irrite le prévenu. Encore plus lorsque Marie apporte son certificat médical aux juges. Il confirme une blessure au front et quatre jours d’interdiction de travail temporaire sont prescrits.
“Je vis dans la peur, confie Marie à la barre. Il me reproche encore la séparation et tente de me joindre en permanence.” Le prévenu tente de contester les propos de la plaignante, il se fait réprimander par le juge très sévèrement. Vexé, il fronce les sourcils et croise à nouveau ses bras.
“J’avais espéré naïvement qu’après deux trois nuits en détention la pression serait redescendue… Commence à requérir le ministère public. Mais il ne fait pas profil bas devant vous. Je suis inquiète vu son comportement à l’audience. Il n’a pas décoléré, il y a un réel risque de récidive, parce qu’après trois ans d’incarcération, il reprend contact avec elle et il ne cherche qu’à s’en prendre à son ancienne compagne. Il ne dit pas je regrette ! Un voisin corrobore les propos, il aurait aussi menacé de brûler la kaz.” Elle demande 18 mois de prison ferme.
Son avocate plaide en pointant des incohérences dans le dossier. Marie aurait apparemment tenté de le joindre également. Un des points faibles du jeune homme : son casier judiciaire. Il a déjà neuf mentions depuis 2016 pour violences, conduite sans permis, ou conduite en état d’ivresse.
Ce ne sera pas suffisant pour lui éviter la case prison à nouveau. Jean-Vincent écope de 18 mois de prison ferme. Peine assortie d’une interdiction de séjour dans la commune de Saint-Denis, d’entrer contact des deux victimes pendant trois ans.
Mécontent, Jean-Vincent lance un dernier garde noir à Marie et Louis. “Vous allez pouvoir faire vos étirements en dehors de la salle d’audience”, lui lance le juge.