Alors que le ramadan dure un mois, les pratiquants ne s’arrêtent pas de travailler pour autant. Entre foi et adaptation, les musulmans réunionnais concilient religion et poursuite d’activité professionnelle.
16 heures. Plus que deux heures et trente minutes avant le coucher de soleil, et Riso prend son service. Une chance pour ce jeune homme. Son travail lui permet de vivre son ramadan sans aucune contrainte.
"Moi j’ai la chance d’être ici. Le matin je suis libre. Je me repose, je fais mes prières, et à 16 heures je suis là au boulot. Et au coucher du soleil je peux boire de l’eau", explique Riso Andria, agent de sécurité.
La simplicité, tout le monde n’y a pas accès. Dans son snack, en centre-ville de Saint-Denis. Kevin, le gérant, est entouré de nourritures et de boissons. Toute la journée, il doit rester stoïque et ne pas céder à la tentation lorsque les clients passent leurs commandes.
"Il y a toujours une petite tentation, mais on peut résister, si on a la foi !" estime-t-il.
Une question de foi, d’habitude, mais également de facilité géographique. Les Réunionnais ont un avantage par rapport aux Métropolitains.
"Nous sommes très bien lotis, car on n’a pas autant d’heures de jeûne entre le début le matin, et la fin le soir", souligne Faiçal Valy, commerçant.
Les heures de jeûnes sont moins nombreuses, mais le ramadan réunionnais demande nécessite quand même des aménagements pour le salarié.
"Il y a une prière dans quelques minutes, donc on ne va pas fermer la boutique car nous avons assez d’effectifs pour rester ouvert. Mais pour la rupture, qui se fait à 17h50, c’est délicat. On ne dit pas aux clients de sortir mais on s’y prend à l’avance. Si à 17h30 il n’y a personne on s’en va, mais si il y a du monde on les sert quand même. Ce n’est pas une contrainte la religion, il faut savoir s’adapter", poursuit le commerçant.
Pas de difficulté non plus pour la prière, ce patron alterne avec ses employés. Chacun se rend au lieu de culte, à tour de rôle. Autre avantage, sa boutique est située juste à côté de la mosquée.