Le copilote de l’Airbus A320 s’est enfermé dans le cockpit empêchant au commandant de bord d’y accéder. Une situation accablante qui a suscité une réunion de crise de la part des autorités de sûreté aérienne française.
La question de l’accès au cockpit fait débat après l’analyse de la boîte noire qui met en cause le copilote allemand dans le crash de l’Airbus A320. Andreas Lubitz est désormais soupçonné d’avoir volontairement précipité l’appareil sur la montagne. Il s’est en effet enfermé dans le cockpit avant de commettre l’irréparable.
Cette information révélée par la boîte noire de l’avion a mis en alerte les autorités de sûreté aérienne française. Selon Le Figaro, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a provoqué une réunion de crise jeudi avec de hauts responsables de la sûreté des grandes compagnies aériennes, dont Air France. Une réunion d’urgence axée sur la protection des cockpits. Un des participants a expliqué au quotidien que le dernier rapport de la DGAC sur le sujet remonte à la fin de 2012.
Selon ce participant qui est resté dans l’anonymat, si l’hypothèse d’un enfermement volontaire du copilote dans le cockpit se confirme "cela signifie que les mesures de sûreté conduisant à la condamnation de la porte se retournent contre l’objectif initial de mieux sécuriser le vol". C’est pourquoi "une réflexion est à mener rapidement", renforce la source. Il explique alors qu’il faudrait pouvoir "rentrer au moins avec le code d’urgence, sans possibilité alors de bloquer définitivement la porte". Plus explicitement, il va falloir trouver un équilibre entre toutes les procédures de sûreté et d’accès à bord qui se sont empilées au fil des années.
Un commandant de bord chevronné a tenu à souligner que la question est délicate du fait que "les pilotes, à Air France et dans bien d’autres compagnies, avaient plutôt tendance, ces derniers mois, à se plaindre du fait que l’accès au cockpit par un terroriste était possible en défonçant la cloison des toilettes attenantes". Ces derniers auraient d’ailleurs demandé à ce que "l’accès au cockpit soit totalement inviolable en posant une cloison blindée".
De son côté, la fédération allemande du secteur aérien (BDL) a annoncé jeudi soir vouloir à l’avenir imposer la règle des deux personnes dans le cockpit, à la suite du crash de l’A320 de Germanwings.