Laurent Stéfanini, diplomate de carrière, ne pourra pas siéger au poste d’ambassadeur de France au Vatican à cause de son homosexualité.
Le 5 janvier dernier, le Conseil des ministres a nommé Laurent Stefanini ambassadeur de France auprès du Saint-Siège. Son prédécesseur, Bruno Jouvert, a quitté la Villa Bonaparte, située Via Piave à Rome, depuis le 1er mars. Mais Laurent Stefanini n’est toujours pas arrivé. Selon les révélations du Canard Enchaîné la semaine dernière et confirmé par le JDD ce jour, le pape François n’approuverait pas la nomination de ce diplomate à cause de son homosexualité.
Pourtant, expérimenté, Laurent Stéfanini connaît bien le Vatican, puisqu’il y a été numéro deux de l’ambassade française de 2001 à 2005. Ouvertement catholique, il est devenu à son retour conseiller pour les affaires religieuses au ministère des Affaires intérieures. Un choix parfaitement logique donc pour l’Elysée. Sauf que, ce célibataire de 55 ans, sans enfant et discret sur sa vie privée serait homosexuel. Fait avéré ou pas, la rumeur a volé jusqu’à Rome.
Au Vatican, la nomination d’un ambassadeur gay apparaît pour beaucoup comme une provocation. Ludivine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous depuis 2003, "a activé tous ses réseaux pour empêcher cette nomination. Début février, elle a fait part au nonce apostolique de l’opposition de son mouvement à ce choix", rapporte Le Journal du dimanche.
Pour l’heure, la France va devoir proposer quelqu’un d’autre au poste d’ambassadeur. Des noms circulent déjà : Emmanuelle Dachon, la secrétaire général du Quai qui fut ambassadrice en Irlande, l’ambassadeur en Arabie Saoudite, Bertrand Besancenot, et René Roudaut, en poste à Bern.
Les médias pointent du doigt à l’occasion le pape François qui semblait être plus ouvert. "Si une personne est gay et cherche le seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour juger" avait-il en effet déclaré à des journalistes lors de son voyage à Rio en juillet 2013.