La police kenyane a mis sept heures avant de parvenir sur les lieux de l’attaque de l’Université de Garissa. Un chef de la brigade a reconnu mardi avoir utilisé l’avion du service à des fins personnelles.
Le chef de brigade a utilisé l’avion de service pour emmener ses proches en vacances sur la côte est du Kenya, révèle Jeune Afrique. Les révélations de mardi risquent d’émousser la tension, à l’heure où les critiques envers les autorités kenyanes sur leur attitude devant l’attaque de Garissa pleuvent. Le président Kenyatta est aussi concerné.
Le chef de la brigade s’appelle Rogers Mbithi. L’avion est habituellement utilisé pour transporter des éléments de la police. Rogers Mbithi ramenait sa belle-fille de ses vacances. L’appareil, un Cessna 208B, rentrait selon lui d’une mission d’entrainement dans l’est et en avait profité, à son retour vers Mombasa, pour accueillir quelques proches.
La jeune fille a posté des photos sur son compte Instagram. On y distingue deux jeunes filles souriantes posant près de l’appareil qui n’arrivera à Nairobi qu’à 11h 30, quatre heures après le début de l’attaque terroriste.
Il ne redécollera qu’une heure plus tard, à 12h30, avec, à son bord, le commando attendu. L’avion atterrira à Garissa à 13h56. L’assaut contre les terroristes n’aura lieu que trois heures plus tard, à 17h. L’alerte avait pourtant été donnée à l’unité d’élite de la Recce Company de Nairobi, une brigade paramilitaire spéciale, dès les premières informations connues, le matin même, vers 5h30.
Selon Rogers Mbithi, le retard pris par le commando n’est pas dû au fait que l’avion en question ait ramené des passagers civils de sa mission sur la côte est, il ne serait causé que par la lenteur de la prise de décision dans l’envoi du commando.