Dix jours déjà qu’ils manifestent devant la préfecture. Mais depuis mardi les assistants d’éducation ont franchi un cap supplémentaire, en déployant leurs tentes devant la préfecture. Ils protestent contre la non transformation de 350 CDD en CDI d’ici à la fin de l’année.
Pour eux, ni camion ni klaxon : devant la préfecture, les passants parfois se retournent sur ces quelques manifestants : peu nombreux, isolés, presque discrets au regard d’autres mouvements sociaux plus démonstratifs, les assistants d’éducation n’en sont pas moins déterminés. Voilà maintenant 10 jours qu’ils manifestent leur présence devant la préfecture. Depuis mardi, certains sont même passés au camping. "
On est là depuis 4 nuits.... Ce n’est pas normal pour une mère de famille, de camper devant la préfecture, juste pour avoir une réponse... Je n’ai vu mes enfants que dix minutes, jeudi dernier" explique Marie-Hélène, au bord des larmes. "
Le préfet passe là tous les jours.... On se demande s’il y a encore un être humain à l’intérieur de Monsieur le Préfet" s’interroge Marie-Doriane Dijoux, présidente de l’association des assistants d’éducation. Dans le froid et sous la pluie, la situation met les nerfs de ces assistantes à rude épreuve.
La Réunion compte 1500 assistants d’éducation. Entre juillet et la fin de l’année 350 d’entre eux ne devraient pas voir leur contrat renouvelé.
Les assistants d’éducation ne veulent pas être remplacés
"par des étudiants embauchés à mi temps".
"On nous a utilisé et aujourd’hui on nous met à la porte pour nous remplacer par des étudiants à mi temps" dénonce une
assistante d’éducation. Alors que
les incivilités ne cessent d’augmenter,
les assistants d’éducation ne comprennent pas le non-renouvellement de leurs contrats : "
installer des portiques dans les établissements scolaires, c’est enlever le côté humain de l’Education Nationale. Oui, il y a une montée de la violence mais cela ne se règlera pas par de la répression. Les enfants ont avant tout besoin d’être encadrés par du personnel formé et responsable".
Après avoir échoué dans leur dialogue avec le Rectorat de la Réunion, les
assistants d’éducation ont interpellé les Parlementaire réunionnais dans le but de se faire entendre à Paris. Le 18 mai dernier, les assistants avaient également tenté d’appeler l’attention d’Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer.
Les assistants d’éducation s’inquiétent également de leur avenir professionnel, sans validation des acquis ni diplôme suite à cette expérience professionnelle.