L’Insee publie ce mardi une étude concernant "les très hauts revenus à La Réunion". 5 100 personnes dans l’île font partie des 1 % de la population française la plus aisée.
Dans son Insee Flash La Réunion n° 178, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) traite des très hauts revenus à La Réunion en 2017.
L’île comptait à cette période 5 100 personnes qui font partie des "2 100 ménages à très hauts revenus, soit 0,6 % de la population". Elles font partie des 1 % de la population française la plus aisée (avant impôts et prestations sociales).
Dans les régions métropolitaines de province, cette part est à peine plus élevée (0,7 %), mais les disparités sont fortes entre départements.
"La Réunion se situe à la 37e place des départements de province pour lesquels la part de personnes à très hauts revenus est la plus élevée. Elle se place donc au même niveau que la plupart des départements dotés de grands pôles d’emploi régionaux (Seine-Maritime, Ille-et-Vilaine, Moselle, etc.)", souligne l’Insee.
"La part des personnes réunionnaises avec de tels revenus paraît donc élevée au regard du retard de développement économique de l’île", poursuit l’Institut. Le produit intérieur brut (Pib) par habitant y est en effet inférieur de 26 % à la moyenne de province, en raison notamment du moindre nombre d’emplois à forte valeur ajoutée.
Ainsi, les cadres des fonctions dites « supérieures », qui bénéficient des rémunérations les plus élevées, sont près de deux fois moins nombreux à La Réunion (4,6 % des personnes en emploi contre 8,0 % en province).
Les revenus avant redistribution (impôts et prestations sociales) des Réunionnais les plus aisés sont équivalents à ceux de leurs homologues de province. Leur revenu mensuel médian s’élève à 11 530 euros par unité de consommation (UC) et 11 690 euros en province.
Les écarts de revenu entre les très hauts revenus et l’ensemble de la population sont sensiblement plus marqués sur l’île. Le revenu initial médian des Réunionnais les plus aisés y est plus de dix fois supérieur à celui de l’ensemble de la population (six fois en province).
La part des revenus des activités non salariées, perçus par des chefs d’entreprises ou professions libérales, dans le revenu avant redistribution des (taxes sur les hauttes rémunérations (THR) est nettement supérieure à La Réunion (37 % contre 23 % en province).
"C’est même la source de revenus la plus importante devant les revenus des activités salariés (35 %) et ceux du patrimoine (23 %). C’est aussi le cas dans d’autres départements comme les Pyrénées Atlantiques, les Pyrénées Orientales et la Somme", explique l’Insee.
Les revenus autres que ceux liés à l’activité professionnelle pèsent moins qu’en province. D’une part, le niveau de patrimoine des Réunionnais les plus aisés est légèrement inférieur à celui de leurs homologues de province, d’autre part la proportion des retraités est plus faible (population plus jeune qu’en métropole).
Comme en province, les ménages réunionnais à très hauts revenus sont plus souvent des couples avec ou sans enfant(s) (66 %). C’est
bien plus que dans l’ensemble de la population (40 %). Ils sont aussi plus âgés. Ainsi, dans 77 % des ménages à très hauts revenus, la personne de référence fiscal a plus de 50 ans contre 53 % dans l’ensemble de la population.
Ces ménages très aisés sont aussi bien plus souvent propriétaires de leur résidence principale (79 % contre 47 % dans l’ensemble des ménages). Toutefois, cette part est moins importante qu’en province (90 %). Cet écart peut s’expliquer par le fait que parmi les
cadres résidant à La Réunion, certains qui viennent de métropole ne possèdent pas de logement à La Réunion mais en métropole.
L’Insee indique que "les deux tiers des personnes à très hauts revenus vivent dans le Nord et l’Ouest de l’île, alors que ces deux microrégions ne rassemblent que la moitié de la population de l’île."
Ils y représentent respectivement 0,9 % et 0,7 % de la population. Ces deux microrégions concentrent davantage d’emplois qu’ailleurs et leurs habitants ont les niveaux de vie les plus élevés de l’île.
La moitié des personnes à très hauts revenus vivent à Saint-Paul et à Saint-Denis. Dans chacune de ces villes, 1 % de la population vit dans un ménage très aisé. Ces deux villes figurent respectivement à la 6e et à la 9e place des 29 villes françaises dont la population est comprise entre 100 000 et 200 000 habitants et où la part de personnes très aisées est la plus élevée.