Les chiffres publiés dernièrement annoncent une conjoncture plus critique pour l’économie mauricienne. « Au rythme où vont les choses, le pire est à craindre », selon les opérateurs locaux.
Avenir moins optimiste pour l’économie mauricienne dont les courbes ne cessent de piquer du nez, notamment pour les secteurs porteurs comme la construction où une décroissance de 7,7% est attendue cette année contre 3 % en 2012.
« Il faudra très certainement s’attendre à des licenciements d’ici à décembre », prévient-on du côté del’Association des entrepreneurs dans le Bâtiment et le Génie civil (BACECA).
Interrogé par lexpress.mu, Anwar Ramdin, président de l’association, n’a pas caché son inquiétude par rapport au contexte actuel qui serait consécutif à un « ralentissement de l’investissement privé », à une forte « concurrence des compagnies chinoises », sans parler de la crise économique internationale qui se répercute sur les activités de divers secteurs mauriciens.
Récemment, Statistics Mauritius a expliqué dans un rapport que cette contraction est due également à « l’achèvement des projets majeurs tels que l’extension de l’aéroport, les centres commerciaux et le rééchelonnement des projets de décongestion routière de l’année dernière ».
Même crainte du côté de la Chambre de Commerce où l’indicede confiance des entreprises a chuté de 4,1 points entre avril et juin dernier. Selon ce rapport de MCCI, c’est dans le secteur manufacturier que la plus forte baisse est enregistrée. Pour le 2è trimestre de l’année, cela a été de 5,7% contre 4,3% pour celui des services qui a pourtant connu une hausse de 7% au trimestre précédent.
Même constat dans le secteur du commerce qui, après une amélioration de l’indice à 5%, est redescendu à 3,6% en seulement trois mois alors que la compensation salariale du secteur public devait en toute logique apporter un nouveau souffle.
Par conséquent, les affaires risquent encore de se détériorer dans les mois qui viennent, une estimation qui se veut être réaliste étant donné qu’une enquête a annoncé une baisse intentionnelle des investissements pour les 12 prochains mois, en tout cas pour 30% des entreprises interrogées.18% seulement comptent revoir en hausse leurs investissements tandis que la majorité planifie déjà une vaste restructuration en procédant à des licenciements, menaçant davantage le marché de l’
emploi local qui, au premier trimestre affichait déjà un taux de chômage de 8,7% contre 8% en 2012 à la même période.
Face à la baisse continuelle de leurs chiffres d’affaires, les sociétés établies à Maurice ont été contraintes de revoir leur politique de recrutement, explique un économiste. Pour ne pas avoir à remplacer les employés qui partent à la retraite, « les sociétés ont tendance à opter pour l’optimisation des ressources. Elles augmentent ainsi leur productivité et sont plus efficientes », explique Vishal Ragoobur.
Le dernier classement des 100 meilleures compagnies du pays, établi par Business Publications Ltd, a révélé en effet que les profits ont baissé de l’ordre de 8,8 % pour ces firmes durant l’année 2012.
Globalement, la croissance devrait se situer cette année autour de 3,3% pour l’île sœur étant donné la conjoncture actuelle, conclut le quotidien local.