Bezaha, un autre gisement situé dans le sud de Madagascar, contiendrait jusqu’à un milliard de barils de pétrole. La société malgache Petromad a annoncé une première production dès l’an prochain.
Le marché local sera privilégié, promettent les responsables de Pétromad qui ont annoncé une première production du bloc pétrolier 3114 dès 2014. Longtemps sous-estimé, ce site, situé dans la localité de Bezaha à Tuléar, regorgerait pourtant d’une réserve exceptionnelle en pétrole légère. Le Dr Roseline Emma Rasolovoahangy, président directeur général de la compagnie, qui a initié des études géologiques sur le terrain, l’a confirmé le week end dernier à la presse malgache.
« Je réalisais moi-même les premières études, et maintenant j’ai le plaisir de vous annoncer que toutes les activités que nous avons entreprises nous ont permis de constater que notre bloc, le gisement de Bezaha, contient du pétrole de bonne qualité. Il s’agit d’une huile légère », a expliqué la patronne de Petromad.
A l’entendre, le bloc de Beazaha figurerait parmi les rares gisements dont le permis d’exploitation n’a pas été attribué à des compagnies étrangères, 18 au total à l’heure actuelle. Ce qui explique probablement le fait qu’aucune donnée n’avait encore été fournie jusqu’ici concernant ses potentiels, contrairement aux autres gisements
comme celui de Tsimiroro.
Petromad a bouclé la 1ère phase de l’exploration du bloc 3114 l’an dernier. Des acquisitions sismiques et différentes études ont ensuite eu lieu sur les 7 réservoirs du site, ayant permis d’en arriver à cette estimation de près d’un milliard de barils.
En septembre 2012, la compagnie avait déjà annoncé que les travaux de forage seront menés, dans un premier temps, au niveau des 3 des 23 puits que compte le bloc. La première production est attendue en 2014. Elle sera avant tout destinée au marché local, selon Henri Ranaivoharisoa, un autre responsable de Petromad. Un premier jet qui devrait contribuer à faire baisser les prix à la pompe, assure ce dernier sur L’Express de Madagascar.
La compagnie souhaite aller un peu plus loin dans cette perspective. Compte tenu des ressources minières de la Grande île, pour ne citer que l’huile lourde, le gaz naturel, le pétrole léger, le pays pourrait « devenir comme l’Arabie saoudite » d’ici quelques années, estime le Dr Roseline Emma Rasolovoahangy.
« Si on exploite efficacement ces ressources, Madagascar sortira rapidement de la pauvreté car il ne compte que 22 millions d’habitants », avait-elle fait valoir sur le quotidien la Gazette de la Grande île en 2012.
Lors de sa rencontre avec la presse locale ce samedi, cette titulaire d’un diplôme de doctorat en géophysique de l’Université de Stanford (Californie) a réitéré sa volonté de partager ses expériences avec les opérateurs malgaches afin qu’ils s’investissent dans ce secteur jugé très porteur et que celui-ci permette réellement au pays de se relever économiquement.
A cet effet, elle avait suggéré l’ouverture d’un compte d’Etat où sera versée une partie des recettes dégagées par la vente des produits pétroliers. Avec ce fonds, Madagascar pourra développer dans les meilleures conditions son système éducatif et sa politique sociale, a-t-elle indiqué en appelant ses concitoyens à choisir des dirigeants ayant cette même vision étant donné que l’heure des consultations populaires approche déjà dans le pays.