Ericka Bareigts s’est exprimée sur la résolution mémorielle qu’elle présentera dans la journée à l’Assemblée nationale. Elle a notamment expliqué pourquoi elle n’a pas proposé ce texte de loi plus tôt.
Mardi, à quelques heures de la présentation de la résolution mémorielle sur les enfants de la Creuse par la députée socialiste Ericka Bareigts, celle-ci s’est exprimée sur ce dossier.
Dans une interview, elle revient sur l’histoire des enfants de la Creuse, rappelant la situation de l’île : "des enfants qui avaient leur parent ont été séparés de façon forcée de leur milieu familial et de leur territoire", raconte la députée socialiste avant d’ajouter, "en 1963, La Réunion sort tout juste de la colonie, il y a très peu d’écoles, d’hôpitaux, il y a une démographie très forte."
Ericka Bareigts rappelle aussi la situation malheureuse des enfants réunionnais déracinés : "beaucoup d’histoire de maltraitance, de grande souffrance, de viol", souligne-t-elle, "il y a eu des rapports d’historiens, de l’Inspection générale des affaires sociales."
La députée assure que certaines voix s’étaient élevées à l’époque contre cette déportation : "à la fin des années 1960, il y a eu des écrits de préfet et directeur de DDASS qui ont alerté le pouvoir politique pour dire : ’attention, les objectifs que vous vous fixez ne sont pas les bons, l’accueil est mal fait, la professionnalisation n’est pas ça’ ", relate l’élue socialiste. Elle déplore : "le pouvoir politique qui avait fait ce dispositif là n’a pas écouté et a été jusqu’au-boutiste."
Concernant l’objectif de cette résolution mémorielle : "c’était l’année dernière, le 50ème anniversaire du départ de ces enfants et puis, une résolution car je suis plus favorable au travail collectif", déclare-t-elle, "je pense qu’il faut que chacun s’approprie sa part d’histoire."
Arrivée à l’Assemblée nationale, elle a déclaré : "la reconnaissance est nationale, de la responsabilité morale de l’Etat". Elle insiste : "c’est le droit de chacun d’avoir la possibilité de reconstituer ses tranches de vie et de faire un travail mémoriel."
L’élue souligne : "à La Réunion, on a entendu parler des enfants de la Creuse mais nous ne savons pas ce qu’ils sont devenus, combien sont revenus, combien sont morts, combien ont été internés en hôpital psychiatrique, combien ont réussi leur vie."