Les crevettes malgaches sont actuellement frappées par le virus du syndrome des points blancs malgré d’importants dispositifs pris après la découverte de cette maladie dans les eaux mozambicaines en août dernier. La filière aquacole de toute la zone océan Indien se trouve dorénavant menacée.
Après la Mozambique, Madagascar est le deuxième pays de la zone Océan indien à être touché par le White spot syndrome virus (virus du syndrome des points blancs) qui frappe tous les crustacés. Le premier cas a été détecté le 5 mai dans une ferme située dans la région de Menabe, à l’ouest du pays. L’exploitation appartient au groupe Aquamen EF, un des géants malgaches de cette filière.
Le laboratoire de pathologie aquacole de l’Université d’Arizona (Etats-Unis), a publié les résultats des analyses, confirmant qu’il s’agit bien là de ce type de virus capable de tuer à 75% les crustacés dont les crevettes sont les plus vulnérables.
« Nous avons perdu un cycle complet, soit environ 300 tonnes. C’est comme une catastrophe climatique », a déploré un responsable au sein de la ferme Aquamen EF, indiquant que toutes les crevettes qui y ont été élevées ont dû être brûlées afin de limiter la prolifération du virus. Selon les estimations du magazine économique Marchés Tropicaux et Méditerranéens, la perte se chiffre à plus de 3,5 millions d’euros pour cette société.
Des mesures fermes ont été pourtant prises dès l’apparition de ce virus dans une ferme réunionnaise située dans la région de Quélimane, au Mozambique en août dernier. Se trouvant à moins de 700km des côtes mozambicaines, Madagascar avait renforcé les contrôles aux frontières et interdit l’importation de produits de la mer du Mozambique, même transformés, ainsi que tout matériel ayant servi à la chaîne de production.
Il faut dire que la filière représente tout de même un enjeu considérable pour l’économie de la grande île. Elle génère en effet un chiffre d’affaires annuel de plus de 40 millions d’€ et quelque 3500 emplois directs.
Notons que le virus du syndrome des points blancs a été découvert pour la première fois en Asie, principal exportateur mondial, en 1990, dégradant considérablement la filière crevettière asiatique au profit des pays de la zone Océan Indien. Mais avec cette invasion qui vient de frapper la Grande île, la filière risque de connaître une perte économique sans précédent.
Plus de quarante espèces de crustacés sont frappés par ce virus dans le monde entier sans que cela ait un effet quelconque sur la santé des humains.
Source : lexpress.mu