Le procès du Ponant s’est ouvert ce mardi devant la cour d’assises de Paris. Six pirates présumés d’origine somalienne encourent la perpétuité pour avoir enlevé et séquestré en avril 2008 les trente membres de l’équipage du voilier français le Ponant au large du Puntland, au Nord-est de la Somalie.
Un deuxième procès de pirates somaliens se déroule actuellement aux Assises de Paris. Six détenus de la prison parisienne de La Santé se succèdent ainsi à la barre pour des actes de pirateries survenus quatre ans auparavant.
Le 4 avril 2008, des pirates somaliens attaquent le voilier français le Ponant à l’entrée du Golfe d’Aden et prennent en otage tous les membres de l’équipage. Ces derniers seront libérés une semaine plus tard après un versement de rançon.
Des éléments de l’armée française avaient fait une intervention musclée conduisant à l’arrestation de certains d’entre eux. Une partie de la somme versée aux ravisseurs a pu être récupérée ainsi que quelques fusils d’assaut utilisés lors de l’attaque.
Depuis l’ouverture du procès ce matin en métropole, seul un des 6 prévenus a reconnu être un pirate. Il s’agit d’Ismaël Ali Samatar. Passé à la barre, il a avoué avoir participé à l’opération et s’est montré disposer à répondre à toutes les questions qu’on lui poserait durant le procès. Il a même demandé "pardon" à l’équipage et leurs familles, à sa propre famille et "au peuple français".
Les autres suspects quant à eux se disaient pêcheurs, chauffeur de taxi ou encore comptable et ont clamé haut et fort leur innocence. Pourtant, selon Me Michel Quimbert, avocat des parties civiles, "ces hommes étaient à leur arrestation en possession d’une partie de la rançon et d’armes" et "ont été identifiés par la majeure partie des membres d’équipage" comme étant parmi les ravisseurs.
Agés de 25 à 50 ans, ces Somaliens risquent la réclusion criminelle à perpétuité compte tenu des charges qui pèsent contre eux : enlèvement, séquestration et vol en bande organisée.
Ce procès aux Assises de Paris est le deuxième en territoire français. Le premier s’est déroulé fin 2011 à l’issue duquel cinq hommes avaient écopé quatre à huit ans de prison pour la prise d’otages du Carré d’As en septembre 2008. Un sixième avait été acquitté.
22 Somaliens sont détenus en Métropole actuellement pour 4 affaires de prise d’otages.
Source : Le Point