Gilles Jacquier, journaliste pour France 2, a été tué hier par une bombe à Homs en Syrie. Il s’agit du premier journaliste occidental tué depuis le début du conflit en Syrie. Tournant pour le magazine Envoyé Spécial, Gilles Jacquier était grand reporter depuis 1999.
Selon un photographe de l’Agence France Presse qui se trouvait sur place, un obus est tombé sur un groupe de journalistes qui étaient en reportage dans cette ville, haut lieu de la contestation en Syrie.
Expérimenté, Gilles Jacquier a couvert la guerre en Irak, en Afghanistan, au Kosovo et en Israël. Après avoir réalisé de nombreux reportages pour l’émission Envoyé Spécial, Gilles Jacquier avait reçu le prix Albert Londres en 2003 pour un reportage réalisé pendant la deuxième Intifada d’avril 2002.
"Gilles était un excellent reporter de guerre. Il n’avait peur de rien, il pouvait avoir un côté casse-cou mais ne prenait jamais de risques inconsidérés. Il avait couvert toutes les guerres, tous les événements des révolutions arabes. Il avait été blessé lors de notre reportage en 2003 à Naplouse : une balle avait pénétré par le côté de son gilet pare-balles et l’avait touché à la clavicule. La balle avait été extraite par un médecin suisse à l’hôpital de Naplouse », raconte Bertrand Coq avec qui il avait réalisé ce reportage distingué.
Jean-Michel Baylet, président du PRG, a présenté ses condoléances à ses proches, rappelant que "la situation de la Syrie continue de se dégrader et sans le travail des journalistes, le dictateur syrien pourrait massacrer son peuple en toute impunité". Alain Juppé, ministre français des Affaires Etrangères a demandé qu’une "enquête soit menée afin que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame".