Le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a annoncé qu’il n’y aura pas de retrait anticipé des troupes françaises de l’Afghanistan, ni pour cette année ni pour l’année prochaine.
Après avoir pris connaissance de la mort des quatre soldats français en Afghanistan, le président Nicolas Sarkozy avait évoqué un possible retrait immédiat de l’armée française du pays. De son côté, le candidat socialiste François Hollande l’a également réclamé. Mais "après mûre réflexion", le chef de la diplomatie française a affirmé qu’il n’est pas question de retirer totalement les soldats français d’Afghanistan cette année.
"Quand j’entends parler de retrait immédiat, fut-ce à la fin 2012, je ne suis pas sûr que ceci ait été mûrement réfléchi et étudié", a déclaré jeudi Alain Juppé devant les députés à l’Assemblée nationale. Interrogé pour savoir si la France n’aura plus de troupes en Afghanistan à la fin 2012, le ministre des Affaires étrangères a répondu sans détour : "Il ne faut pas céder à la panique, il ne faut pas confondre un retrait ordonné et une retraite précipitée".
Le ministre a rappelé que le plan de retrait progressif est en marche. Après le rapatriement de 400 hommes, ils seront un millier de militaires du contingent français à rentrer au pays d’ici la fin 2012.
Alain Juppé a également précisé que ce sont quelque 3 600 soldats français à être stationnés en Afghanistan actuellement. Leur mission se fonde sur trois principaux objectifs : d’abord, assurer le transfert des pouvoirs à l’armée afghane ; ensuite, participer à l’aide au développement du pays, notamment dans le cadre d’un traité d’amitié et de coopération signé à Paris avec le président afghan Hamid Kazaï ; et enfin apporter un soutien à la réconciliation nationale.
Avant le départ définitif de l’Afghanistan (prévu en 2014), "il y a d’abord des conditions militaires à respecter pour la sécurité même de nos soldats", a fait valoir le chef de la diplomatie française. "C’est la ligne que la France s’est fixée, c’est notre honneur et notre responsabilité", a-t-il insisté.