Arrêté jeudi, Jean-Claude Mas, l’inventeur des prothèses mammaires PIP, a été mis en examen pour « blessures involontaires » par la juge Annaïck Le Goff devant qui il fut entendu dans la soirée. Son domicile familial a fait parallèlement l’objet d’une perquisition afin d’évaluer son patrimoine. Il échappera cependant à la détention provisoire en raison de son âge avancé ainsi que de sa santé jugée fragile, relate Le Parisien.
Jean-Claude Mas, le père des prothèses mammaires PIP, a été entendu par la juge Annaïck Le Goff pour « blessures involontaires » et placé à partir de ce vendredi sous contrôle judiciaire avec l’obligation de verser une caution de 100 000 euros dans un délai d’un an et d’une interdiction de quitter le territoire français.
Le patron de la société de PIP de la Seyne-sur-Mer, dans le Var ne pourra pas non plus rencontrer les autres anciens salariés de l’entreprise. « Cette décision est la bienvenue, elle aurait pu être prise plus tôt », note l’avocat Philippe Courtois qui représente 1400 plaignantes dans cette affaire bien que le chef d’homicide involontaire n’ait pas encore été soulevé pour l’instant à défaut de liens de causalité entre la rupture des implants mammaires et la mort de plusieurs porteuses de prothèses PIP.
Très tôt ce matin, des gendarmes de la section de recherche de Marseille s’étaient par ailleurs rendus à son domicile de Six-Fours-les-Plages, dans la banlieue de Toulon, pour procéder à des perquisitions afin d’évaluer exactement son patrimoine ainsi que celui de ses proches. Les éléments en charge de ce dossier suspectent en effet le père du PIP d’avoir déjà arrangé sa liquidation au profit de sociétés écrans au Luxembourg pour échapper à toute indemnisation. « Il ne faut pas l’accabler, le pauvre, il n’a plus un rond », déclare son avocat Yves Haddad. De son côté, Alexandra Blachère, présidente de l’association des victimes se sent outrée par de tels propos. « Il nous a déjà fait suffisamment de mal… Il ne faudrait pas en plus qu’il se fiche de nous », s’est-elle indignée.
Selon le dernier bilan de l’Autorité française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), 20 cas de cancers ont été enregistrés en France chez des femmes porteuses de prothèses PIP. Cependant, aucune relation n’a encore été établie à ce jour entre ces cas de cancer et le port des prothèses PIP. Toutefois, par mesure de précaution, le gouvernement français a recommandé aux 30 000 femmes porteuses de ces implants de les retirer.