A l’occasion de la journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes jeudi 25 novembre, la gente féminine est appelée à sortir ses plus belles jupes. Loin du spectacle esthétique, cette opération doit être vue comme un signe militant, une volonté des femmes de rejeter la "sanctuarisation" de leur corps.
Défendue ardemment par l’association "Ni putes, ni soumises" (présidée par Sihem Habchi), la manifestation baptisée "Toutes en jupe" a suscité l’adhésion de plus de 120 000 femmes sur le principal réseau social. Si les femmes se sont longtemps battues pour pouvoir porter le pantalon et accéder aux mêmes responsabilités que les hommes, aujourd’hui ce même vêtement représente non pas l’émancipation de la femme mais un outil servant à effacer sa féminité.
Ce jeudi, de nombreuses Françaises ont donc sorti leurs plus belles jupes (associées à des collants dans l’hexagone du fait des basses températures), affichant ainsi leur résistance aux violences masculines qui se répètent et causent chaque jour la mort d’une femme, mère, soeur tous les trois jours sur le territoire français. Selon les associations "Osez le féminisme" et "Collectif féministe contre le viol et Mix-Cités", 200 femmes sont violées chaque jour en France.
Les personnalités ont elles-aussi répondu à l’appel lancé par les organismes de défense des droits des femmes. A ce titre, la présentatrice du journal de TF1 Claire Chazal, la journaliste et animatrice de France Inter Audrey Pulvar, des artistes comme Zazie, des politiques - Elysabeth Badinter - ou encore des actrices reconnues - Carole Bouquet - ont revêtu leur jupe en signe de protestation.
En parallèle, une vente aux enchères organisée dans l’hexagone a permis de récolter des fonds pour l’hébergement des femmes victimes de violences sur le territoire national. Les people ont généreusement cédé leurs jupes pour financer ce projet.
Au-delà de la journée du 25 novembre où les actions ont surtout valeur de symbole, les associations qui oeuvrent au quotidien pour tirer ces milliers de femmes de la misère sociale dans laquelle elles sont plongées entendent sensibiliser l’opinion aux enjeux de leur protection.
En filigrane, c’est aussi la question de l’épanouissement des enfants qui se pose. Evoluant dans un milieu aussi instable, les jeunes alors dépourvus de repères éprouvent souvent des difficultés à suivre une scolarité normale et s’affirmer sur la scène publique.
Jugée grande cause de l’année 2010, la lutte contre les violences faites aux femmes traduit la volonté des pouvoirs publics d’éradiquer ce problème. Si les campagnes de communication se multiplient, un important travail reste à abattre. Pour preuve, le 15 octobre dernier, Marine, une adolescente âgée de 15 ans se faisait rouer de coups à Avignon pour avoir revêtu une jupe.