Le livre-entretien du Pape Benoit XVI qui comprend les nouvelles positions du Vatican concernant l’usage du préservatif paraîtra ce mardi. Un an après avoir annoncé que le condom aggravait le Sida, Benoit XVI a revu son discours et reconnu pour la première fois l’importance de ce moyen de protection, notamment dans les pays africains. Catholiques ou pas, pratiquants ou non, les Dionysiens sondés réagissent assez favorablement à cette surprenante attitude du Chef de l’Eglise.
Simple revirement ? Petite révolution ? Si les avis divergent quelques jours après le discours tenu par Benoit XVI sur le port du préservatif, dans la rue Maréchal Leclerc lundi 22 novembre, le volte-face du Saint-Père faisait l’unanimité. Le chef de l’Eglise souhaite aujourd’hui "un débat" sur le sujet.
Interrogés sur les nouvelles positions défendues par le Pape, les Dionysiens ont jugé comme "une bonne chose" le fait que l’usage du préservatif soit reconnu essentiel dans la lutte contre le VIH.
L’enthousiasme de la population est semble-t-il beaucoup moins important du côté des associations qui oeuvrent quotidiennement dans l’île. Alors qu’elle se bat depuis des années pour faire avancer la recherche et améliorer la prise en charge et les soins des personnes séropositives, Catherine Gaud, Présidente de l’association Rive estime " qu’on est loin du compte".
Pour Jean-Michel Jobar, il était "essentiel de reconnaître le préservatif comme un élément majeur du combat contre le Sida et pour la limitation de contamination". Cependant, le Président de Sidaventure regrette qu’il ait fallu trente ans et trente millions de morts aux quatre coins du monde pour que l’Eglise modifie son discours.
Les propos de Benoit XVI sont clairs : le Pape a appelé les populations, en particulier celles d’Afrique à avoir une utilisation limitée du préservatif (réservée à la prostitution masculine). Si le pas est vu comme petit, il donne toutefois de sérieux espoirs aux malades atteints du VIH, qui ont vu lu dans l’attitude du Saint-Père une volonté d’ouverture dans une politique vaticane conservatrice mais aussi une stratégie de communication.
En 2009, le VIH a tué 10 personnes à la Réunion. Cette année là, 694 patients ont été suivis sur l’île. Parmi eux, onze étaient originaires de pays étrangers. Au sein de la population locale, les hommes sont les plus touchés. Ils représentent en effet 69,5% des patients alors que la part des femmes atteint les 30,55%. Aujourd’hui encore, Acteurs de l’Etat et du monde politique veulent convaincre les habitants de se faire dépister le plus tôt possible. A noter que ces opérations gratuites sont anonymes.