Composante essentielle de nos plats traditionnels, le riz est à l’origine de 200 emplois directs à la Réunion. Dans les trois rizeries de l’île où l’activité est dense, les industriels spécialisés dans le traitement de la céréale nourrissent cependant de vives inquiétudes pour l’avenir. La concurrence, qui s’est peu à peu installée, contrôle à présent une part importante du marché. Plus que jamais, les rizeries de la Réunion comptent sur l’intérêt de la population pour leurs produits.
Entreposés sur des palettes de bois, les sacs de riz d’une tonne, appelés encore big bags contiennent la "matière brute". Ce riz cargo ou riz brun qui n’a pas encore été nettoyé sera traité par les rizeries de la Réunion pour une consommation locale.
Parmi les trois usines de ce type en activité, la plus ancienne est la Soboriz, la Société Bourbonnaise du Riz. Fondée en 1968, cette société blanchit en moyenne plus de 10 000 tonnes de riz par mois.
Le riz acheminé dans des sacs ou par conteneurs vient essentiellement d’Asie. Gardés dans des silos, les grains sont par la suite débarrassés de la fine pellicule marron qui les entoure. La deuxième opération consistera à passer le riz dans trois moulins.
Grâce aux pierres abrasives contenues dans ces machines, le riz est progressivement blanchi. Dernière étape : le polissage. Un énième contrôle permettra enfin de renvoyer les grains encore trop foncés en début de chaîne.
Après toutes ces opérations de nettoyage, le riz est emballé ; un conditionnement qui se fait à l’aide de sachets plastiques produits localement. Le travail des agents de la rizerie s’achève quant à lui au moment de la distribution, lorsque les revendeurs prennent possession de la marchandise et la commercialisent.
Malgré l’activité soutenue des rizeries locales, les industriels jugent leur situation préoccupante. Submergées par des riz déjà blanchis et emballés, les usines locales ont vu leurs bénéfices s’amoindrir ces dernières années. Pour preuve, la Soboriz représente 40% du marché local alors qu’elle était leader du marché dix ans plus tôt.
Chaque mois, un Réunionnais consomme environs cinq kilos de riz. Du maintien de cette consommation dépendent la bonne santé de la filière riz à la Réunion et la survie de 200 emplois.