André Tiran, président de l’Université de Lyon 2, a déclaré s’être fait agresser sur son campus mardi dans le cadre d’une manifestation contre la réforme des retraites. Il a porté plainte pour coups et blessures.
"Des individus cagoulés armés de manches de pioche ont violemment agressé le président devant de nombreux témoins" indique un communiqué de la présidence de l’université. André Tiran s’était rendu à un amphithéâtre dans la matinée quand les agresseurs voulant l’empêcher de rentrer ont commencé à le tabasser. Avertis, les policiers sont arrivés après que les jeunes se soient enfuis.
"Nous devons faire face, non pas à un mouvement étudiant et à ses habituels excès, mais à un groupe aux méthodes violentes d’inspiration fasciste" a ajouté la présidence dans le communiqué. Il est à noter que les locaux de l’université, occupée en signe de protestation contre la réforme des retraites, ont été endommagés la semaine dernière pour un coût estimé à des centaines de milliers d’euros.
La ministre de l’Enseignement supérieur a ainsi condamné ces actes de violence qui, selon elle, sont contraires aux valeurs et à l’esprit mêmes de l’université. Même son de cloche du côté du recteur de l’académie de Lyon. "Le blocage de bâtiments d’enseignement, décidé par quelques dizaines de personnes, au mépris des modalités d’expression démocratique existant dans l’université, est intolérable" a-t-il déclaré.
De son côté, l’Unef, le premier syndicat étudiant, tout en rejetant "les actions minoritaires, violences et dégradations qui décrédibilisent le mouvement des étudiants contre la réforme des retraites", a dénoncé la présidence de l’université qui veut "criminaliser les étudiants qui bloquent l’université en les traitant de "fascistes"". L’occupation du campus avait été votée la veille par 80 voix contre 60 lors d’une assemblée générale.