Reculer l’âge légal de départ en retraite à 62 ans ? Une durée de cotisation à 42 ans ? De nouvelles ressources financières ? L’impact financier de plusieurs mesures, qui polarisent les débats en France, doit être évalué mardi par le Conseil d’orientation des retraites (COR).
PARIS (AFP) - Reculer l’âge légal de départ en retraite à 62 ans ? Une durée de cotisation à 42 ans ? De nouvelles ressources financières ? L’impact financier de plusieurs mesures, qui polarisent les débats en France, doit être évalué mardi par le Conseil d’orientation des retraites (COR).
Après les projections sur les besoins de financement jusqu’en 2050, publiés le mois dernier, le COR va livrer une nouvelle fournée de chiffres qui seront autant de nouveaux arguments pour les différents acteurs qui planchent sur la réforme, un mois après le lancement de la concertation.
Ces simulations vont notamment alimenter la confrontation entre ceux qui privilégient des mesures allongeant la durée de la vie active et ceux qui veulent en priorité apporter de nouvelles sources de financement au système, notamment des syndicats.
En avril, la préparation de ce "dossier technique", qui doit être publié mardi après-midi sur internet (www.cor-retraites.fr), avait provoqué une polémique au sein du COR, une structure indépendante où syndicats, patronat, experts, parlementaires et représentants de l’Etat partagent leurs réflexions.
Des syndicats ont notamment reproché au Medef (patronat) d’avoir demandé de tester des scénarios jugés trop extrêmes, comme le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans au lieu de 60 actuellement, pour minimiser auprès de l’opinion l’adoption ultérieure de mesures intermédiaires par le gouvernement.
Pour apaiser les esprits, il avait été décidé de reporter la publication de ces simulations, initialement prévue en même temps que le rapport très attendu du COR du 14 avril.
Ce premier document a été élaboré sur la base d’une réglementation inchangée, notamment avec un âge légal à 60 ans.
Il a notamment établi qu’à l’horizon 2050, le besoin de financement du système tous régimes confondus atteindrait sans réforme entre 70 et 115 milliards d’euros, en fonction des hypothèses économiques. A l’horizon 2020, la fourchette va de 40,7 à 48,8 milliards.
Les simulations attendues mardi apportent des éléments supplémentaires, en mesurant l’impact de plusieurs mesures en termes de réduction de ces déficits envisagés.
Le fait qu’elles soient publiées après le rapport du COR, plus officiel, permettra aux différents membres de prendre leurs distances ce document.
Des membres du COR ont également demandé et obtenu que soient ajoutés dans ce dossier, en plus des simulations sur l’âge et la durée de cotisation, des éléments sur l’apport de nouvelles ressources financières pour le système de retraite.
François Fillon a indiqué mercredi dernier qu’il voulait "mettre toutes les solutions au banc d’essai" avant de prendre une décision.
Mais le gouvernement a déjà laissé entendre qu’il voulait en priorité trouver le moyen d’allonger la durée de la vie active pour tenir compte de la progression de l’espérance de vie. Et il n’a pas caché que la piste de nouveaux prélèvements, poussée par les syndicats, ne lui semblait pas prioritaire.
Nicolas Sarkozy a toutefois indiqué lundi devant les syndicats et le patronat qu’il serait demandé un "effort financier supplémentaire des hauts revenus et des revenus du capital".
Il a ajouté que le ministre du Travail Eric Woerth rendrait public la semaine prochaine un "document d’orientation qui indiquera les principes assignés à la réforme et qui fera l’objet d’une nouvelle étape de concertation approfondie".
Le gouvernement devrait dévoiler les contours de sa réforme entre mi-juin et fin juin, avant de présenter un texte en Conseil des ministres en juillet.