Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a estimé que le plan d’aide à la Grèce annoncé dimanche à Athènes ne "peut garantir quoi que ce soit" contre le risque de contagion, tout en appelant à ne pas céder à l’"europessimisme".
PARIS (AFP) - Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a estimé que le plan d’aide à la Grèce annoncé dimanche à Athènes ne "peut garantir quoi que ce soit" contre le risque de contagion, tout en appelant à ne pas céder à l’"europessimisme".
"Personne ne peut garantir quoi que ce soit, surtout pas dans cette situation où les marchés attaquent en permanence", a déclaré M. Kouchner lors d’un entretien avec la radio Europe 1 et le journal Le Parisien/Aujourd’hui en France, répondant à une question sur la persistance du risque de contagion de la crise financière à des pays comme le Portugal ou l’Espagne.
"Mais vous avez cité des pays qui n’ont pas du tout les mêmes problèmes que la Grèce. Les fondamentaux, comme on dit, (...) ne sont pas du tout comparables", a-t-il ajouté.
"L’Europe va marcher, et arrêtons de faire de l’europessimisme, (...), c’est de crise en crise que l’Europe évolue", a ajouté le ministre français.
"Ce qui a été dans cette affaire extrêmement désagréable, et insupportable même, c’est la manière dont les taux changent, dont les agences de notation (travaillent), ce que la France a remarqué plusieurs fois, ce que le président a demandé plusieurs fois : il faut changer ce système", a poursuivi M. Kouchner.
"Quelque part nous nous battons pour nous, et pour éviter que ça nous arrive", a-t-il dit.
"Nous avons cru tous que la Grèce, politiquement, devait être intégrée, et nous avons cru tous que l’élargissement était nécessaire. (...) Il y a une urgence et une exigence morale européenne, c’est le sauvetage de la Grèce", a conclu Bernard Kouchner.
La Grèce a annoncé dimanche avoir conclu avec le FMI et les Européens un accord lui imposant de "grands sacrifices", en contrepartie d’une aide financière massive pour endiguer un risque de faillite qui menaçait la zone euro. Ce plan, étalé sur trois ans, devrait s’élever à 100 ou 120 milliards d’euros.