Jean-Hugues Ratenon est un des fers de lance du collectif Contre la vie chère. A quelques heures de la manifestation, il nous confie sa volonté de voir s’opérer un changement à la Réunion. Pour lui, tout est encore possible...comme en Guadeloupe !
-Pourquoi irez-vous à la manifestation du 5 mars ?
Parce que c’est une nécessité pour la survie de la Réunion. Plus nous serons nombreux à Saint-Denis, mais également à Saint-Pierre, et plus le message remontera jusqu’au Gouvernement. Il faut tout mettre en oeuvre pour faire gagner le pouvoir d’achat. Il y a urgence. Cela fait des années que notre association se bat en ce sens.
-Pourquoi mettre en avant la défense du pouvoir d’achat quand le Patronat met d’abord en avant la défense de l’emploi ?
Il faut savoir que le Patronat se bat pour sauver l’emploi, mais pour sauver SON emploi ! Car sans les employés, les entreprises ferment. Que fait-il de ceux qui n’ont pas de travail ? En quoi les patrons agissent-ils à l’égard de cette frange de la population ? Si le Patronat voulait réellement aider les salariés, il revaloriserait les salaires. Nous nous battons en ce sens, pour redonner du pouvoir d’achat. Il faut également arriver à un gel des prix.
Quelles propositions faîtes vous pour sortir de la crise ?
La Réunion est en crise depuis des années ! Nous sommes enfermés dans un chômage de masse depuis longtemps. Mon souhait est de créer les conditions du plein emploi à la Réunion. Pour ce faire, il faut que toutes les parties se retrouvent autour de la table des négociations. En faisant fi des intérêts personnels de tout un chacun.
On a coutume de dire que la Réunion est victime de situations de monopoles. Qu’en pensez-vous ?
Nous dénonçons depuis longtemps les situations monopolistiques de l’île. Surtout en ce qui concerne les carburants. il y a monopole dans l’importation, le stockage, et la distribution. A tous les niveaux de la chaîne. N’oublions pas non plus le monopole de la grande distribution. Je demande à ce qu’une enquête soit menée sur l’appareil commercial réunionnais.
-Pensez vous que la Réunion se prépare à vivre des heures difficiles comme en Guadeloupe dans les prochains jours ?
Non ! je préfère dire que la Guadeloupe est en train de vivre des heures de bonheur, car là-bas on est en train de sortir de la crise. C’est davantage nous à la Réunion, qui vivons des heures difficiles !. il ne faut pas oublier que 52% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. Environ 400 000 personnes. Autre chiffre alarmant : 80 000 Réunionnais vivent avec moins de 390 euros par mois.