Six mois après le terrible tremblement de terre qu’a connu Haïti, plus de 1.6 million de personnes, pour la plupart dans la capitale Port-au-Prince, vivent toujours sur les ruines. Les aides promises par la communauté internationale tardent à venir et la reconstruction des villes stagne.
L’amélioration des conditions de vie est donc lente, trop lente. Après la distribution de tentes, les projets de reconstructions tardent à se concrétiser. Avec la saison des cyclones qui approche, le relogement des sinistrés demeure un sérieux sujet d’inquiétude. Pratiquement abandonnés à leur sort, les haïtiens essaient de s’organiser avec les moyens du bord. Ainsi, la reconstruction de la capitale se fait de manière artisanale et désordonnée. Pourtant, au lendemain du drame, les grands donateurs ont promis 10 milliards de dollars pour venir en aide aux haïtiens. Or jusqu’ici, seuls 2 % seulement de cette somme ont effectivement été débloqués, par le Brésil et la Norvège.
Ainsi, l’argent manque sur le terrain. Par ailleurs, la coordination laisse aussi à désirer. Les bailleurs de fonds ont laissé le soin aux autorités haïtiennes de concevoir et de piloter la reconstruction. Or jusqu’ici, le Ministère des Travaux publics n’a toujours pas édicté de code de construction. Arrivé en fin de mandat, le gouvernement haïtien est accusé par l’opposition d’avoir détourné des milliards de dollars d’aide internationale. Des messages hostiles au Président René Préval commencent alors à apparaitre sur le peu de murs qui se dressent encore à Port-au-Prince. On peut lire "Aba Préval" ou encore "Préval volé" (voleur en créole).