L’ex-président de la République malgache Marc Ravalomanana réagit dans une entrevue dans la presse malgache, et répond aux accusations qui pèsent sur lui de demander l’asile politique à l’Afrique du Sud
« Mon souhait le plus profond c’est de pouvoir rentrer dans mon pays natal ». Marc Ravalomanana parle calmement. Et il dément formellement avoir demandé l’asile politique auprès de l’Afrique du Sud. Pourtant l’Agence de presse africaine le confirme : « Marc Ravalomanana a officiellement déposé une demande d’asile auprès de l’Afrique du Sud ». L’ancien Président malgache a également sollicité le gouvernement sud-africain d’« assurer sa sécurité et des privilèges liés à son statut d’ex-président ». Jusqu’à hier, selon le journal malgache La Vérité, Pretoria n’a pas encore répondu à cette demande de Marc Ravalomanana.
Toujours selon cette agence de presse, le directeur général des Affaires étrangères de l’Afrique du Sud, Ayanda Ntsaluba, a déclaré que « le gouvernement étudie attentivement sa demande et va bientôt donner une réponse à Ravalomanana. Nous pensons qu’il ne serait pas sûr pour lui de retourner aussi rapidement chez lui ». Et à ce haut responsable sud-africain de continuer que « si Ravalomanana décidait d’y retourner, ceci mettrait plusieurs civils en danger, après l’information parue cette semaine à Madagascar faisant état de la formation par Ravalomanana d’un gouvernement parallèle pour faire face à celui mis en place par Andry Rajoelina que la communauté internationale refuse de reconnaître ».
Se targuant de son statut légal, Marc Ravalomanana explique son séjour en terre sud-africaine par le fait que ce pays préside la SADC (communauté de développement d’Afrique Australe) actuellement. Et sa présence en Swaziland se trouve être la volonté de Sa Majesté le Roi Mswati III, vu que ce dernier est le président d’un organe de coopération en charge de la politique, de la sécurité et de la défense auprès de la SADC. Selon les observateurs l’ex président Marc Ravalomanana veut démontrer à tout le monde qu’il est encore l’interlocuteur valable avec l’instance internationale.
Mais Marc Ravalomanana nie en bloc les accusations concernant des détournements de fonds publics portées sur sa personne et sur son gouvernement. Pour sa défense, il a argué que « les bailleurs de fonds, principaux partenaires de Madagascar, n’auraient pas renouvelé leur confiance vis-à-vis de son gouvernement si ces faits s’étaient avérés ». Interrogé sur le financement de ses fréquents déplacements sur territoire africain, il dit avoir bénéficié des prises en charge et par le gouvernement sud-africain et par la Royauté swazi.