La musique est la passion d’Aurélia, qu’elle partage dans la rue. Au marché du Chaudron, le son de saxophone fait écho aux forains. Des sonorités du patrimoine réunionnais... La jeune Bretonne y tient.
Aurélia ou "Gustave", est une artiste de rue. Les cris des forains couvrent pratiquement la mélodie qui sort de son saxophone. C’est la deuxième fois que la jeune femme de 33 ans joue au Marché du Chaudron.
"Auprès des légumières en général ça ne pose pas de problème. Ils n’ont pas besoin de beaucoup expliquer leur produit, donc ça met l’ambiance. Je me suis mise là, personne ne m’a fait de remarques, tout le monde était content, donc je suis restée là", confie-t-elle.
La jeune Bretonne ne joue que des titres traditionnels ; elle connaît une trentaine de ségas. "J’adore cette musique et je n’ai pas envie qu’elle disparaisse, qu’elle soit oubliée. Les anciens aiment bien me voir jouer dans la rue, car ce sont des musiques de leur génération, qu’ils n’ont pas entendu depuis longtemps. Il faut apprendre un gros répertoire pour jouer de la musique de rue. Si on ne change pas régulièrement, ça fatigue vite les gens."
Si la musique est sensée adoucir les moeurs, ce n’est pas le cas de tout le monde. "Il faut que je me déplace régulièrement pour gérer ceux qui aiment et les autres. Même pour les forains, si quelqu’un joue du saxo pendant 4 heures ça saoule."
Il y a les mécontents et les mélomanes comme Chantal et Gora qui apprécient. "Il y a de l’ambiance, c’est gai, moins monotone."
La musicienne joue du saxophone depuis l’âge de 10 ans. Cela fait un an et demi qu’elle a commencé à La Réunion. Son premier marché, son coup de coeur, est celui de Saint-Pierre, alors que certaines communes interdisent les artistes de rue.
"La police arrive immédiatement si on essaye de faire trois notes de musique. C’est de plus en plus comme ça, en Métropole aussi. Il y aura bientôt plus de musicien de rue si ça continue."