Ce lundi 22 juin, tous les marmailles de la maternelle au collège reprennent le chemin de l’école, avec un protocole sanitaire allégé. Dans un collège et dans une école, nous sommes allés à la rencontre des élèves et enseignants en cette journée particulière.
Ce lundi 22 juin marque un nouveau tournant dans le processus de déconfinement. Ce matin, tous les marmailles ont repris le chemin de l’école, de façon obligatoire et complète, avec un protocole sanitaire allégé pour pouvoir accueillir l’ensemble des élèves.
A l’école de Champ-Fleuri, à Saint-Denis, le sentiment général était plutôt positif chez les enfants. Il faut dire qu’une partie des élèves n’était pas revenue en classe depuis déjà trois mois. Finie maintenant l’école à la maison. Pour les enfants, c’est un vrai soulagement.
"J’étais pressée de venir à l’école pour voir un peu comment ça se passe, mais en même temps en arrivant je suis stressée", confie une petite fille. Une autre se dit rassurée par la présence de la maîtresse. "Je préfère à l’école qu’à la maison parce que la maîtresse peut nous expliquer, alors que maman parfois elle ne peut pas parce qu’il y a aussi mes frères et soeurs, elle doit expliquer à tout le monde donc c’est compliqué".
Le retour à l’école signifie aussi le retour des copains. "Quand on était en confinement on recevait les devoirs, ça me manquait de parler aux copains. Je trouve que c’est mieux à l’école !", témoigne un élève de CM2.
"A la maison il n’y avait personne avec qui jouer. A l’école on est avec nos camarades et on travaille", explique un autre élève de l’école Champ Fleuri.
Le grand défi du jour, c’est de faire rentrer la totalité des élèves en classe, tout en préservant les gestes barrières. Un défi difficile, mais pas impossible. Ce matin, dans les classes de l’école, un élève était installé par table, avec un mètre de distance respecté entre chaque enfant. Conséquence : des salles forcément bien moins remplies qu’à l’accoutumée. Il a donc fallu s’adapter, comme l’explique la directrice de l’école.
"Dans les classes dédoublées c’est assez facile parce qu’au maximum les enfants sont 14 donc il y a largement la place de les installer. Certaines classes de CM1-CM2 sont assez légères - entre 17 et 21 - donc on a réussi à mettre toutes les tables. Pour les classes très chargées on fait comme le protocole le préconise : si on peut faire un mètre on le fait, si on ne peut pas on fait ce qu’on peut et éventuellement on va dehors, mais ça on n’a pas eu à le faire", assure la directrice de l’école Champ Fleuri.
Dans cette école de Saint-Denis, la rentrée peut donc se faire dans de bonnes conditions. Il n’est pas certain que ce soit le cas dans tous les établissements de l’île. De plus que l’inspecteur de l’académie, Jean-François Salles, était présent sur place ce matin à l’école Champ Fleuri pour une visite.
A cette occasion, il a échangé avec les marmailles, les parents, les enseignants. Nous avons pu faire avec un lui, un premier bilan de ce retour obligatoire à l’école. "On a mis l’accent sur ces 4m2 pendant plusieurs semaines. Aujourd’hui, un mètre de distance si possible en tout cas en respectant le non-brassage des classes et des groupes on s’en sort très bien. Dans toutes les classes qu’on a vues, les élèves étaient suffisament à distance", a affirmé Jean-François Salles. "C’est quelque chose sur lequel on ne doit pas se concentrer. Les mairies ont fait le travail, les directeurs aussi. Ce n’est pas le mois de juin où on fait de la garderie c’est le mois de juin où on enseigne, où on enseignera jusqu’au bout. On préparera les vacances apprenantes et la rentrée", assure l’inspecteur de l’Académie.
Dans les collèges, le protocole sanitaire a également été allégé. Le port du masque n’est plus obligatoire en classe, à condition de respecter la distance de sécurité d’un mètre. "Je me suis permise de ne pas mettre le masque parce que je garde les distances avec mes élèves", explique une professeure d’anglais. Dans sa classe, les masques restent à côté des cahiers. "On le porte dans la cour, mais c’est inconfortable. Du coup dans la classe, on ne le porte pas", témoigne un élève.
Le port du masque reste à la discrétion des professeurs. Dans une classe de 6ème, tous les élèves le portent. "On doit se laver les mains dix fois par jour, et porter le masque. Parfois c’est un peu dérageant", explique un garçon de cette classe.
Dans ce collège, tous les espaces ont été transformés en salle de classe afin de pouvoir accueillir l’ensemble les élèves dans le respect des distances de sécurité.
Pour le principal, il s’agit de rassurer. "La psychose court tellement, si on veut que les élèves soient un maximum présents, on essaye de bien faire pour les accueillir dans les meilleures conditions", explique le principal.
Dans la cour de récré, il y a deux groupes séparés, qui n’ont pas de contact. Pour les parents d’élèves, ces aménagements sont bienvenus. "C’est nécessaire. Les conditions sont plutôt favorables à un retour à l’école pour moi", considère une maman. Pour ce père de famille, "il faut que la vie continue. Il faut juste prendre des précautions".
Certains parents ont tout de même refusé d’emmener leur enfant à l’école malgré l’obligation. Ce matin dans cette école, 30% des enfants sont absents.