La N.1 française Marion Bartoli a regretté ne pas bénéficier du même traitement de faveur médiatique que sa compatriote Aravane Rezaï, après sa qualification pour le deuxième tour de Roland-Garros mardi.
PARIS (AFP) - Gianni Mina, malgré une belle résistance, n’a rien pu espérer face à Rafael Nadal mais le problème était ailleurs mardi : avec seulement onze représentants au deuxième tour de Roland-Garros, le tennis français réalise un des pires débuts de tournoi de son histoire.
Il faut remonter jusqu’en 1981 pour trouver bilan encore plus pauvre que cette année où, sur les trente-et-un au départ dimanche matin et il n’en restait déjà plus que onze, soit un peu plus du tiers, mardi soir.
C’est maigre et inquiétant puisque c’est la quatrième fois de suite en Grand Chelem que les résultats français sont en-dessous des attentes, après Wimbledon (plus mauvais bilan depuis 2000) et l’US Open (de nouveau personne en quarts) en 2009, et l’Open d’Australie (Tsonga seul au troisième tour) en janvier.
A Roland-Garros, le camp français compte désormais plus que jamais sur ses leaders pour, à défaut de quantité, réussir le tournoi sur le plan qualitatif.
"Ca situe le niveau de certains, en l’occurence sur terre battue où c’est souvent le mieux classé qui passe. Ceux qui sont encore en course sont aux avant-postes", a constaté le capitaine de Coupe Davis Guy Forget.
La différence de niveau c’est ce qui est arrivé notamment à Gianni Mina, N.3 juniors, face à Rafael Nadal, N.2 senior. Mais le Guadeloupéen a offert une belle résistance avant de s’incliner logiquement 6-2, 6-2, 6-2 en 02h23.
"C’était incroyable, monstrueux. J’ai tout mis dans ce match, je suis rincé", a commenté Mina, qui s’est procuré neuf balles de break sans réussir à en convertir une. "Dans les moments importants, je suis encore un peu fébrile", a estimé Mina qui, avant de passer ses prochaines épreuves du bac, a maintenant comme ambition de "gagner le tournoi juniors".
A l’aube du quatrième jour, ils ne sont donc plus que onze en course. Sept chez les hommes où Tsonga, Monfils, Benneteau, Ouanna et Roger-Vasselin ont reçu le renfort mardi de Nicolas Mahut et Florent Serra.
Et quatre chez les femmes où Marion Bartoli a, après l’élimination d’Alizé Cornet, sauvé son camp de la déroute en rejoignant, tout comme Olivia Sanchez, sa future adversaire, Rezaï et Cohen-Aloro, au deuxième tour.
Quel avenir pour ce contingent assiégé ? Si la hiérarchie semble clairement définie chez les hommes, où Tsonga et Monfils mènent la danse, c’est plus flou chez les femmes où l’émergence de Rezaï a relégué dans l’ombre la N.1 nationale, Bartoli, qui apprécie moyennement la nouvelle donne.
"Vous faites ce que vous voulez, mais franchement, quand moi je fais une demi-finale à Miami, j’ai l’impression que cela passe totalement inaperçu", a-t-elle lancé à l’adresse des medias, accusés de se focaliser sur Rezaï.
"La joueuse qui a eu de l’ambition, vous l’avez déjà citée, moi je n’ai pas d’ambition à avoir", a ajouté une Bartoli amère malgré sa victoire 6-2, 6-3 sur l’Italienne Maria Elena Camerin, malgré des ampoules au pied gauche.
Son peu de goût pour la surface et ses piètres résultats récents interdisent cependant tout excès d’optimisme, au moins pour l’instant. La même chose vaut pour Mahut qui a enfin gagné un match à Roland-Garros, à son huitième élan.
Pour fêter l’événement, l’Angevin, 154e mondial, n’a pas fait les choses à moitié en expédiant l’Allemand Mischa Zverev 6-1, 6-2, 6-4. Cela s’annonce plus compliqué face à Jürgen Melzer qu’il avait battu sur gazon à Wimbledon en 2006 mais qui constitue un tout autre défi pour lui sur terre battue.
Florent Serra, vainqueur (6-4, 6-0, 6-1) de l’Américain Michael Russell, devra lui aussi se surpasser s’il veut y croire face à Fernando Verdasco qui lui a laissé une moyenne de 2,12 jeux par set lors de leurs trois dernières rencontres. "Un très mauvais souvenir", selon le Bordelais.