Quand Eddy Ben Arous parle de son parcours, il reste humble. De Trappes au XV de France, le chemin qu’il a fait est incroyable.
D’abord dans la banlieue où a grandi l’actuel joueur du XV de France, seul le football a droit de cité.
Sa mère, originaire du Nigéria, est venue en France il y a un quart de siècle. Elle élèvait seule pendant un temps ses cinq enfants avant de se remarier. Elle veillait à ses résultats scolaires, exigeait la participation de ses enfants aux tâches ménagères. Le dimanche, elle les amenait à l’Eglise évangélique, où tous les cinq ont fait partie de la chorale.
Jusqu’à huit ans, Eddy Ben Arous n’a connu que le football. Un jour un ami lui propose de découvrir le ballon ovale au club d’Elancourt. "Je l’ai suivi par curiosité. Et comme je me suis fait plein d’amis j’ai poursuivi", raconte-t-il. Avec une physique robuste, il persévère, admirant Serge Betsen quand de rares fois, il peut regarder un match de rugby.
De grande corpulence, il se décide un matin à rejoindre le club de rugby de Dreux. Son gabarit et sa hargne impressionnent. L’entraîneur le poste en numéro 8, puis en deuxième ligne. "A mesure que je montais en poids, je descendais en poste", s’amuse aujourd’hui celui qui a intégré le XV de France.
A quinze ans, il joue pour le pôle Espoirs de Tours. Il est alors mis au poste de pilier gauche. Sa progression continue, il est recruté par le Racing-Métro où au fil des années il s’impose comme le pilier du club… C’est en 2013 qu’il joue son premier match au sein du XV de France lors d’une rencontre face à la Nouvelle-Zélande.