Montpellier, diminué par les blessures, a frôlé l’exploit en quart de finale de la Ligue des champions de handball, où il ne s’est avoué vaincu qu’aux tirs au but (5-4) face à Tchekhov.
MONTPELLIER (AFP) - Montpellier, bien que diminué par les blessures, a frôlé l’exploit vendredi en quart de finale de la Ligue des champions de handball, où il ne s’est avoué vaincu qu’aux tirs au but face à Tchekhov.
Battus 32 à 27 mercredi en Russie, les champions de France ont réussi la prouesse de s’imposer sur le même score au retour, 32 à 27 devant leur bouillant public, malgré l’absence de plusieurs éléments-clé, dont Nikola Karabatic, grâce à un but inscrit à la dernière seconde d’un suspense haletant.
Tout s’est donc joué aux jets de 7 mètres, où le Tchèque David Juricek a fini par craquer à la 7e tentative montpelliéraine, offrant aux Russes la qualification (5-4) pour le Final Four de Cologne, fin mai.
"C’est très difficile de perdre comme ça. En tant qu’entraîneur, c’est certainement un des matches les plus douloureux à perdre", a réagi Patrice Canayer.
Remonter cinq buts aux Russes sans Karabatic ni le Slovène Vid Kavticnik, tous les deux forfait sur blessure, et avec un Michaël Guigou convalescent et utilisé seulement en seconde période à un poste inhabituel de demi-centre, semblait mission impossible.
C’est pourtant ce qu’ont réussi les Languedociens lors d’une seconde période électrique, gagnée de 7 buts (20-13).
Tout avait commencé comme les Russes l’avaient prévu. Tchekhov, ralentissant le rythme pour imposer sa puissance physique dans le jeu placé, avait vite étouffé l’enthousiasme des locaux et pris deux buts d’avance à la pause (12-14). La situation paraissait alors bien compromise.
C’était sans compter sur l’envie du vieux Mladen Bojinovic, 33 ans, de prouver sa capacité à suppléer Karabatic, victime d’une béquille à la cuisse gauche au match aller, et celle du jeune William Accambray (22 ans) d’affirmer son statut de futur pilier de l’équipe de France. Les deux hommes ont tenu l’équipe à bout de bras, inscrivant 8 buts chacun.
Souvent au bord de la panique, les Russes ont néanmoins toujours réussi à contenir Montpellier en-dessous de l’écart fatidique de six buts et il a fallu une ultime prouesse, une +roucoulette+ de l’ailier Jan Sobol, pour que les champions de France arrachent le droit de prolonger le suspense jusqu’aux tirs au but.
"On a eu la capacité à se dépasser et à ne pas baisser les bras même dans les moments difficiles. Le regret, c’est la première mi-temps. Il aurait fallu les faire douter plus tôt", a commenté l’entraîneur.
Cet échec est frustrant car l’adversaire, privé lui aussi samedi d’un joueur majeur, Alexey Rastvortsev, était largement à la portée du MAHB, si les deux formations avaient été au complet.
Tombé dans la même poule que les Russes au premier tour, les Français s’étaient imposés deux fois. Mais le sort, qui l’avait favorisé en lui offrant le rival le moins fort en quart de finale, s’est vengé en le privant de ses deux renforts de l’intersaison, Karabatic et Kavticnik au moment crucial.
Il faudra donc attendre au moins un an pour voir le gros investissement financier consenti pour faire venir les deux copains de Kiel porter ses fruits. D’ici là, le club devra se contenter de prolonger son hégémonie hexagonale avec un 12e Championnat et une 10e Coupe.