Les joueurs du Stade Toulousain ont été acclamés en héros dimanche quand ils ont brandi la Coup d’Europe depuis le balcon de la mairie de Toulouse face à près de 10.000 de leurs supporteurs.
TOULOUSE (AFP) - Les joueurs du Stade Toulousain ont été acclamés en héros dimanche quand ils ont brandi la Coup d’Europe depuis le balcon de la mairie de Toulouse face à près de 10.000 de leurs supporteurs.
Un à un, Servat, Dusautoir ou Poitrenaud se présentent face à la foule, la coupe argentée à la main. Quand est venu le tour de Jean-Baptiste Elissalde, qui raccroche les crampons après huit saisons au club, la foule lui rend un hommage particulièrement appuyé.
Vêtu d’un T-shirt noir portant l’inscription en lettres dorées "1995, 2003, 2005, 2010", les années de victoire en Coupe d’Europe, le président du Stade Toulousain, Jean-René Bouscatel, savoure à l’écart sa quatrième H-Cup en sirotant une bière.
"C’est énorme. On me demande parfois pourquoi Toulouse est la capitale du rugby. Eh bien, il suffit de regarder cette ferveur", dit-il en pointant la place du Capitole en effervescence.
Samedi, "on a fêté ça entre nous à Paris, aujourd’hui c’est pour eux", déclare David Skrela, hilare, qui envisage de continuer de fêter la victoire pendant quelques jours.
Originalité de cette célébration, les joueurs sont arrivés à la mairie dans une remorque tirée par un tracteur, une manière d’être plus proche du public que dans un autobus à impériale.
"C’était magnifique cette finale, la façon dont elle a été acquise, dont le pack s’est retrouvé", s’enthousiasme André Baudonnet, un retraité de 63 ans. "Sans fautes de main, le score aurait été beaucoup plus large. Ce titre il est important pour le club et pour Toulouse".
Devant l’hôtel de ville, un groupe de supporteurs vient d’arriver de Paris. "On a passé la nuit sur les Champs (Elysées) et on va continuer à faire la fête", lance Manuel Rodriguez, agent de maintenance de 40 ans, des lunettes noires sur les yeux pour masquer la fatigue.
Il est déçu qu’Elissalde prenne sa retraite : "Un joueur comme ça, ce sera difficile à remplacer, on va le regretter".
Elissalde, 32 ans, international à 35 reprises, demi de mêlée ou demi d’ouverture en sélection ou en club, pourrait intégrer le staff technique du Stade Toulousain.
Derrière une barrière, Robin Pinto, 13 ans, est heureux d’approcher ses héros, Vincent Clerc et Clément Poitrenaud, qui ont quitté les salons de la mairie pour s’offrir un bain de foule avec la coupe. "En septembre je commence le rugby", avertit le garçon.
Légende du football, le Toulousain Just Fontaine, meilleur buteur sur une Coupe du monde, raconte avoir "souffert jusqu’au bout" de la finale, qui a été serrée. "C’est tellement con ce jeu que ça pouvait basculer d’un côté ou de l’autre jusqu’à la dernière minute, comme au football", plaisante-t-il.
"Je souhaite au TFC d’en faire autant, et si ça arrive on invitera quelques rugbymen", ajoute-t-il, visiblement moins optimiste.
