Perpignan, dépourvu de sang-froid et d’efficacité, ingrédients de son titre de champion de France en 2009, a fait preuve d’une inhabituelle fébrilité qui a entraîné sa perte samedi en finale du Top 14 de rugby contre une équipe de Clermont revancharde et enfin sacrée.
PARIS (AFP) - Perpignan, dépourvu de sang-froid et d’efficacité, ingrédients de son titre de champion de France en 2009, a fait preuve d’une inhabituelle fébrilité qui a entraîné sa perte samedi en finale du Top 14 de rugby contre une équipe de Clermont revancharde et enfin sacrée.
Mâchoires serrées, le manageur catalan Jacques Brunel, grand artisan du titre en 2009, a reconnu sa défaite (6-19) sans détour. "Quitte à perdre en finale, je préfère que ce soit contre Clermont", a-t-il déclaré, magnanime.
La déception contenue mais patente du manageur de Perpignan, qui voulait "marquer l’Histoire" en remportant un second titre consécutif, reflète la pâle prestation de ses troupes, incapables de se sortir du piège clermontois malgré une défense frisant parfois l’héroïsme en première période.
En témoigne ce ballon volé dans un ruck par le 2e ligne Robins Tchale-Watchou à quelques mètres de sa ligne d’essai sans lequel la partie aurait même pu être pliée à la mi-temps, tant l’Usap a raté son entame de match, notamment en touche (3 ballons perdus).
"C’est ça qui fait mal. Quand on voit les matches qu’on a fait, à Clermont notamment ou contre d’autres équipes tout aussi méritantes, la partie qu’on a livrée (samedi) n’est pas à l’image de notre saison", a regretté le 2e ligne camerounais, l’une des rares recrues de l’intersaison.
Mais comme le souligne le capitaine et pilier Nicolas Mas, "à ce niveau-là, la conquête est trop importante. D’autant qu’on a vu qu’on arrivait à les déstabiliser sur le peu de ballons qu’on a eus."
Perpignan a pourtant tenté de rejouer la même partition que lors de la finale 2009 remportée (22-13) contre ces mêmes Clermontois.
La voie paraissait toute tracée avec une belle entame des Clermontois, qui menaient rapidement 10 à 0, comme en 2009, et l’amorce de remontée des Catalans qui, sans produire de jeu, ou alors en multipliant les imprécisions, a fourni des munitions à son buteur, Jérôme Porical.
Mais l’arrière catalan, auteur d’un sans-faute l’an dernier, est passé à côté de sa finale. Une touche non trouvée en première période a semblé le pousser hors de son match, poursuivi par deux échecs face aux perches avant et après la pause qui ont empêché son équipe de coller au score.
Samedi, au Stade de France, face à une équipe clermontoise supérieure à ses devancières, le club catalan, huitième budget du Top 14, a payé les carences qu’il avait réussi à surmonter en 2009 grâce à la cohésion et l’immense détermination de ses troupes.
Le manque de profondeur de son effectif s’est cruellement fait sentir avec les absences sur blessure des ailiers Julien Candelon et Farid Sid et la prestation manquée de l’ouvreur Gavin Hume, gêné par une blessure à un orteil et sans autre alternative qu’un Nicolas Laharrague à court de compétition.
Privée de Franck Azéma, qui entraînera les lignes arrières clermontoises la saison prochaine et sera remplacé par l’ailier Christophe Manas, l’Usap doit à présent préparer la reconquête. Pour ne pas laisser éteindre la flamme de 2009.