Les Bleus sont entrés dans le vif de la préparation au Mondial-2010, avec nuit en altitude à 3000 m, marches et exercices en raquettes puis biathlon, entre remise à niveau physique et vie en groupe, sans cordées cette fois, mais avec des liens à tisser.
TIGNES (Savoie) (AFP) - Les Bleus sont entrés dans le vif de la préparation au Mondial-2010, avec nuit en altitude à 3000 m, marches et exercices en raquettes puis biathlon, entre remise à niveau physique et vie en groupe, sans cordées cette fois, mais avec des liens à tisser.
. Raquettes
En 2006, les Bleus avaient gravi le glacier de la Grande-Motte en cordées, avec crampons et piolets. Ils étaient arrivés en finale du Mondial. Cette fois, pas d’ascension aussi ardue, mais une solide entrée en matière.
Partis à 17h00 mercredi soir en télésièges, les Bleus ont effectué une ballade d’une heure en raquettes jusqu’à un restaurant, "le Panoramic", à 3030 m, où ils ont passé la nuit sur des lits de camps. Puis, jeudi matin, ils ont remis les raquettes, pour une nouvelle marche (avec Malouda en tête de file), puis des courses allers-retours en équipes dans un parcours marqué de plots et piquets. "Ils ont bien bossé, ils sont fatigués", a commenté à leur retour en bas à la station -toujours en télésièges- jeudi à la mi-journée Lionel David, guide de haute montagne qui les a encadrés. Certains visages étaient en effet marqués à leur arrivée en bas.
. Biathlon
Pour tenter de souder un groupe —et éviter ainsi les fractures entre générations qui avaient précédé le fiasco de l’Euro-2008— et stimuler leur mentalité de +compétiteurs+, une séance de biathlon a été organisée, avec tirs à la carabine sur cibles, mais à des distances moins importantes qu’aux JO, en position debout et couchée, toujours en raquettes et pas en ski de fond comme dans cette discipline. La métaphore d’une cible en commun était-elle recherchée ? D’après Lionel David, c’est le groupe de Thierry Henry, qui comportait notamment Anthony Réveillère et Cédric Carasso, qui a gagné l’épreuve. "Il y a eu un vrai esprit d’équipe, de groupe, à mon avis c’est bien parti", a analysé Lionel David. "Le cahier des charges défini avec l’encadrement des Bleus était de rester dans une logique de compétiteurs, de travailler le physique mais aussi d’avoir des interventions pour une meilleure cohésion", a confirmé à l’AFP le directeur de la station de Tignes, Sébastien Mérignargues.
. L’exposé de Stéphane Diagana
Au restaurant "Le Panoramic", Stéphane Diagana, ancien champion d’athlétisme (400 m haies), a pris la parole devant les joueurs pendant un peu moins d’une heure. Diagana a expliqué avoir parlé de son expérience d’athlète, et de l’importance de la relation avec le coach, en partant de l’exemple d’un sport individuel pour l’étendre aux sports collectifs. Le hurdler a aussi évoqué l’importance du relationnel et de l’humain pour être performant et atteindre l’objectif fixé. Il a déjeuné avec les Bleus jeudi en début d’après-midi avant de quitter Tignes.
Après l’exposé de Diagana mercredi soir, les joueurs ont ensuite occupé leur soirée à jouer aux cartes. "L’ambiance était à la rigolade dans le restaurant où ils ont dormi", a assuré Lionel David. "Le plus dur pour eux, je pense, ça a été la nuit à 3000 m, mais ils ont bien géré, même si je pense qu’ils sont contents de redescendre", a encore indiqué le guide de haute montagne. "Courir avec des raquettes, ce n’est pas le plus simple. Et dormir en altitude n’est pas l’idéal pour se reposer, ça a dû être un peu éprouvant", a conclu M. Mérignargues. Les Bleus sont dans le dur.