Marseille s’est livré à la fête après son premier titre de champion de France depuis 18 ans acquis mercredi mais les dirigeants du club savent que la saison prochaine, celle de la confirmation attendue, sera aussi délicate à mener.
MARSEILLE (AFP) - Marseille s’est livré à la fête après son premier titre de champion de France depuis 18 ans acquis mercredi mais les dirigeants du club savent que la saison prochaine, celle de la confirmation attendue, sera aussi délicate à mener.
Le champagne a coulé à flots réguliers dans les coulisses du stade Vélodrome après la victoire devant Rennes. Dans le vestiaire marseillais bien sûr, où Valbuena, Niang, Diawara et Taiwo ont donné le ton de la soirée, debout sur les tables et bouteilles en mains.
Les festivités se sont poursuivies dans le salon du président, juste sous la tribune du même nom, où était prévue la réception d’après-match. Particulièrement déchaîné, Valbuena a poursuivi sa séance d’arrosage, avant d’en être lui-même victime...
Le petit attaquant n’est pas le seul à prendre feu. Au micro, l’intendant Michel Chatron fait le spectacle. Johnny Halliday, Claude François : il maîtrise ses classiques, sautillant de tables en tables, la voix toujours plus cassée.
Il y a là le staff, les joueurs avec leurs proches, les dirigeants. Le président du conseil de surveillance Vincent Labrune est aussi de la partie. Il dit sa "satisfaction", mais aussi sa tristesse à la pensée que l’actionnaire historique du club, Robert Louis-Dreyfus, décédé en juillet, n’ait pu assister à cette soirée qu’il a tant attendue. Devenu patron du club fin 1996, "RLD" n’aura connu qu’un seul trophée : une coupe intertoto... Sa veuve Margarita n’est pas à Marseille mercredi. Elle est attendue pour les cérémonies officielles, la semaine prochaine.
Le directeur général Antoine Veyrat est lui aussi au champagne, accompagné de sa famille. Il semble profondément soulagé. Il se souvient d’un début d’été "très éprouvant", au sortir d’une crise de gouvernance aiguë, et l’impératif afférant de résultats sportifs dès le mois d’août. Il a encore en mémoire les négociations ardues sur le recrutement menées dès juin en duo avec le directeur sportif José Anigo. Leurs premières armes. Anigo rayonne aussi.
Les joueurs quittent progressivement les lieux. Direction Aix-en-Provence, pour une soirée en boîte de nuit qui prendra fin à l’aube. Ils se retrouvent jeudi vers 16H00 au centre d’entraînement, étonnamment peu fréquenté par les supporteurs. Une cinquantaine de journalistes sont en revanche présents pour la conférence de presse de Deschamps, qui a fini la soirée en famille.
Un peu plus tard, Koné pénètre sur le terrain lunettes de soleil sur le nez. Morientes et Valbuena s’improvisent gardiens de but. Le soleil revient pour la première fois depuis dimanche...
Combien d’entre eux seront encore là la saison prochaine ? Elle sera "plus difficile" que celle-ci, répètent le coach marseillais Didier Deschamps et son président Jean-Claude Dassier. L’objectif sera en effet non seulement de tenter de confirmer le titre, mais aussi de passer le premier tour de Ligue des champions. C’était déjà le but, manqué de peu, cette année.
Sauf retournement de situation, l’actionnaire ne déliera pas les cordons de la bourse comme elle l’a fait à l’été 2009. La ligne de conduite sera l’autofinancement. Pour acheter, il faudra d’abord vendre. Morientes et son salaire princier, le défenseur remplaçant Rool ou le 3e gardien Rudy Riou figurent en tête de liste. Les dirigeants écouteront aussi attentivement les offres pour Cheyrou, relégué sur le banc en fin de saison, Taiwo, Koné, Hilton, voire Brandao ou Niang. "Pour l’instant, je suis là", a déclaré jeudi le meilleur buteur du club (16 buts), sous contrat jusqu’en 2014.
Un éventuel départ du Sénégalais et d’autres joueurs libérerait des moyens financiers pour la venue d’un grand attaquant, plus jeune si possible. Les agents font aussi circuler des noms, comme Dia (Nancy) ou Briand (Rennes). Seule certitude : Deschamps sera encore le grand patron du recrutement.