Deux titres en quelques semaines, une stabilité retrouvée en coulisses : Marseille pourra difficilement faire mieux au plan national la saison prochaine, mais aiguise ses ambitions en Ligue des champions où il s’agira, enfin, de passer la phase de poule.
MARSEILLE (AFP) - Deux titres en quelques semaines, une stabilité retrouvée en coulisses : Marseille pourra difficilement faire mieux au plan national la saison prochaine, mais aiguise ses ambitions en Ligue des champions où il s’agira, enfin, de passer la phase de poule.
Les festivités du week-end ont montré, si besoin était, l’engouement populaire sur lequel pouvait compter le club même si la longue attente d’un titre a pu amplifier ce déferlement.
Le premier sacre de champion depuis 1992, associé à la conquête de la Coupe de la Ligue, ont en tout cas plus que comblé les dirigeants marseillais, qui, à condition d’une nouvelle qualification en Ligue des champions, auraient déjà évalué positivement la saison avec la seule Coupe de la Ligue.
Ce bilan sportif très positif se double d’un retour au calme dans les sphères dirigeantes, faisant presque oublier les chaudes joutes de 2009 entre l’ex-président Pape Diouf et le président du conseil de surveillance Vincent Labrune. Celui-ci n’a pas grand chose à reprocher au successeur de Diouf, Jean-Claude Dassier, malgré quelques erreurs de communication à ses débuts.
Deux chantiers, initiés sous la présidence Diouf, seront encore au menu de la saison prochaine. Il y a d’abord celui du nouveau Vélodrome (couverture, extension à 65.000 places), dont les travaux devraient débuter en juin 2011, mais dont le financement fait l’objet de débat avec la mairie.
Autre priorité : rendre plus efficace la formation. Un ancien gardien de but du club, Henri Stambouli, a été nommé patron du centre de formation dont un nouveau bâtiment sera livré à l’automne avec comme mission de resserrer les liens vers l’élite. Il en va aussi de considérations économiques.
Les finances de l’OM devraient d’ailleurs demeurer largement dans le vert. Le résultat net devrait très nettement dépasser les 1,5 million d’euros de la saison dernière. "Tous les postes ont progressé", indique le directeur général Antoine Veyrat. Les recettes merchandising seront par exemple en hausse de 15%, soit environ 1,2 M EUR. Un parraineur maillot plus généreux (5,2 M EUR minimum assuré sur 2010-2011, contre 4 M EUR cette saison) offre également plus de marge de manoeuvre. Appréciable lorsque le manque à gagner lié à la suppression du DIC est estimé à 5 M EUR....
L’autofinancement exigé par la propriétaire Margarita Louis-Dreyfus est donc respecté.
Il sera aussi la règle pour le mercato, où l’OM, a priori, devra vendre pour acheter et ne saurait compter sur les mêmes mannes que l’été 2009 sauf changement.
Deschamps prévoit "environ 30% de renouvellement" de son effectif, dont il souhaite qu’il ne "fasse pas de la figuration en Ligue des champions". Autrement dit : franchir enfin un tour, ce qui était déjà l’objectif, avorté, de la saison écoulée.
L’incertitude principale demeure le sort de l’attaquant Mamadou Niang. A 30 ans, le meilleur buteur de L1 peut prétendre décrocher un dernier gros contrat à l’étranger. Son départ accentuerait la quête d’un gros calibre offensif, déjà souhaité par Deschamps. En attendant, les dirigeants marseillais viseraient un autre attaquant. Le Rennais Jimmy Briand aurait le profil requis, tout comme le Nancéen Issiar Dia. Un renfort de poids serait aussi visé au milieu, dans un registre défensif. L’athlétique Bordelais Alou Diarra serait sur les tablettes, Mbia restant en défense centrale.
L’OM espère aussi dégraisser son banc des remplaçants (Morientes, Rool, Riou, voire Hilton), et sera à l’écoute d’offres pour d’autres joueurs (Taiwo, Koné, voire Cheyrou et Brandao), tandis que les discussions pour une prolongation du latéral droit Bonnart sont attendues.