Le forfait de Lassana Diarra pour le Mondial-2010 a marqué les joueurs et l’encadrement de l’équipe de France, qui y voient pourtant un motif supplémentaire d’union et de motivation pour la compétition à venir.
TIGNES (AFP) - Le forfait de Lassana Diarra pour le Mondial-2010 a marqué les joueurs et l’encadrement de l’équipe de France, qui y voient pourtant un motif supplémentaire d’union et de motivation pour la compétition à venir.
Aucun nuage n’était venu perturber le stage de préparation à Tignes avant que le milieu de terrain du Real Madrid ne soit contraint samedi de renoncer à la Coupe du monde, à cause d’une anémie falciforme, une affection du sang héréditaire et chronique.
Entre une nuit passée en haute altitude, une initiation au biathlon et un "run and bike" tonique au bord du lac de Tignes, tout avait été fait pour que cette première semaine de rassemblement soit l’exacte opposée du stage de 2008 dans la station savoyarde, qui avait débouché sur le fiasco de l’Euro.
La défection de l’un des piliers de l’entre-jeu des Bleus (25 ans, 27 sélections) a quelque peu brisé cette belle dynamique mais tous assurent que ce coup dur peut au contraire se révéler salutaire.
"Ce qui est arrivé à Lassana, à la limite, c’est quelque chose qui soude encore un peu plus les joueurs, tout le monde l’a ressenti de manière très forte", a ainsi déclaré le sélectionneur Raymond Domenech.
"C’est toujours un problème quand un joueur part comme ça, mais ça donne plus de responsabilités à ceux qui restent", a-t-il ajouté.
Les joueurs sont justement conscients de leurs devoirs vis-à-vis de leur camarade absent.
"C’est dommage parce que s’il avait été parmi nous, il aurait joué une grosse partie de la compétition, a expliqué le défenseur Gaël Clichy. A l’extérieur, on peut penser que ce sont des paroles en l’air mais c’est vraiment important. On pense à +Lass+ et avec 5-6 gars, on s’est dit qu’on allait se +mettre minable+ pour lui."
Sébastien Squillaci a évoqué "un coup dur" mais a également tenu à expliquer que Diarra resterait quoi qu’il arrive "dans un coin de la tête" des joueurs et que cet événement allait "renforcer" le groupe.
Un avis que partage forcément Dijbril Cissé, exclu au dernier moment des deux dernières phases finales disputées par l’équipe de France, le Mondial-2006 (fracture tibia-péroné) et l’Euro-2008 (choix du sélectionneur).
"On est avec lui et quoi qu’il en soit, il fera partie de l’aventure", a déclaré l’attaquant du Panathinaïkos Athènes.
Tous ont aussi exprimé le regret de ne pas avoir pu saluer une dernière fois Lassana Diarra, qui a passé les nuits de jeudi et de vendredi à l’hôpital de Bourg-Saint-Maurice avant son départ définitif de Tignes samedi vers 18h00.
"Cela a été un choc pour tout le monde, a déclaré Clichy. C’est juste avant l’entraînement (de samedi) que le sélectionneur nous a dit que +Lass+ ne serait pas là. Lass nous a laissé un message dans le hall de l’hôtel pour nous souhaiter bonne chance".
Le milieu Abou Diaby a révélé qu’il avait malgré tout pu converser au téléphone avec Diarra.
Squillaci, arrivé jeudi dans l’après-midi au rassemblement, au lendemain de la victoire de son club, le FC Séville, en finale de la Coupe du Roi, a de son côté à peine pu croiser le milieu du Real Madrid.
"Je suis arrivé en retard et après il est parti faire des examens à l’hôpital", a-t-il raconté.
"Il se plaignait de son estomac mais on ne se doutait pas de la gravité", a aussi expliqué Cissé.