Victime de harcèlement selon sa famille, Dinah, jeune réunionnaise de 14 ans, a mis fin à ses jours en 2021. Classée sans suite dans un premier temps, l’enquête a été rouverte. La mère de la jeune fille témoigne.
Au mois d’octobre, cela fera 3 ans que Dinah, une jeune réunionnaise de 14 ans s’est donnée la mort. Sa mère en est persuadée, elle a été victime de harcèlement. "Elle et ses copines ont commencé à ne plus s’entendre pour diverses raisons. C’est à ce moment qu’elles ont commencé à lui dire qu’elle n’était pas belle et grosse".
À cela s’ajoutent aussi des remarques sur son orientation sexuelle. En mars 2021 elle craque et fait une tentative de suicide. Dinah passera une semaine à l’hôpital. "À ce moment on s’est dit que l’établissement avait compris que c’était grave et que les parents des harceleurs seraient peut-être convoqués. À partir de mars quand il y a eu le deuxième confinement et la reprise des cours, c’était pire qu’avant".
Rejetée en permanence, Dinah passe les derniers mois dans son établissement à ne plus parler à personne. C’est à ce moment que commence un bras de fer entre sa mère et l’établissement. Ce dernier nie en bloc les faits de harcèlement.
L’adolescente finira par mettre fin à ses jours le 5 octobre 2021. Une enquête a été ouverte et plus d’une centaine d’auditions ont été réalisées, mais après plusieurs mois elle sera classée sans suite. Une décision inacceptable pour sa famille qui se constitue partie civile. Une nouvelle enquête est ouverte depuis novembre 2023.
"L’établissement est responsable des enfants qu’on leur amène tous les matins. Ce n’est pas possible de laisser un enfant être détruit comme cela, sans réagir. Elle est morte, je dois me battre pour elle et c’est ce que je fais", conclut la mère de Dinah.
Toute une famille essaie de vivre tant bien que mal. Aujourd’hui, les parents et le frère de Dinah attendent que le harcèlement soit reconnu par la justice.