L’élimination en demi-finale de l’Europa League jeudi a entériné la saison catastrophique de Liverpool, qui n’a guère de raison d’espérer des lendemains qui chantent.
LONDRES (AFP) - L’élimination en demi-finale de l’Europa League jeudi a entériné la saison catastrophique de Liverpool, qui n’a guère de raison d’espérer des lendemains qui chantent.
. Une saison catastrophique.
"Pas assez bon". Rafael Benitez manie l’euphémisme. Son équipe risque de terminer 7e du championnat d’Angleterre. Pour trouver pire classement, il faut remonter à 1994. Elle s’est faite sortir dès les phases de poules de la Ligue des Champions, a été éliminée de la Coupe d’Angleterre par une équipe de 2e division. Un sacre en Europa League aurait permis de dissimuler ce fiasco.
La déception des supporteurs est immense : l’an passé, leur équipe avait semblé en mesure de remporter son premier titre de champion depuis 1990, ne perdant que deux rencontres de Premier League. Cette saison, ils en sont à dix défaites... Avec les mêmes joueurs.
. Benitez sur le départ ?
Convoité par la Juventus Turin, l’Espagnol a vu s’étioler l’immense soutien populaire dont il bénéficiait depuis qu’il a gagné la Ligue des Champions en 2005, lors de sa première saison. Tacticien reconnu, Benitez s’est montré beaucoup moins performant dans le recrutement.
Le banc famélique contre l’Atletico, illustré par l’entrée en jeu de deux joueurs sans envergure pour renverser la situation, Philipp Degen et Nabil El-Zhar, est la preuve de cet échec. Il n’est pas certain que de nouveaux propriétaires se battraient pour retenir un Benitez en bout de course.
. Les stars vont-elles rester ?
Sans Ligue des Champions, il sera difficile de convaincre Fernando Torres de rester. A bientôt 30 ans, l’enfant du pays, Steven Gerrard n’a plus de temps à perdre pour gagner ce titre de champion d’Angleterre que son talent mérite. Javier Mascherano laisse fuiter ses velléités de départ à Barcelone. Sans eux, Liverpool est au mieux une équipe moyenne.
Benitez juge qu’il faut cinq recrues d’importance cet été. Il va être compliqué de convaincre des joueurs de premier plan de rejoindre Liverpool sur la seule gloire passée du club. Pas de scène européenne, incertitudes financières : la mariée n’est pas particulièrement attirante.
. Quel avenir économique ?
Endetté à hauteur de 270 millions d’euros, Liverpool, sous la pression des banques, a été mis en vente par ses propriétaires américains. Pour l’heure, les candidats ne se bousculent pas. Tant que cette question restera en suspens, il sera impossible de rebâtir une équipe.
Sans Coupe d’Europe, avec un projet de nouveau stade reporté sine die, il est difficile d’imaginer un investisseur offrir les quelque 800 millions d’euros que réclament Tom Hicks et George Gillett. Les résultats sportifs ne dissimulent plus le modèle économique désastreux apporté par les Américains, fondé sur un endettement massif. Sauf arrivée rapide d’un chevalier blanc aux poches profondes, Liverpool semble entré dans un cercle vicieux.
. Quel visage contre Chelsea ?
L’élimination par l’Atletico après prolongation laissera des traces pour le match de championnat contre Chelsea dimanche. La perspective hypothétique d’accrocher la Ligue des Champions en cas de victoire, ou la volonté de finir sur une bonne note devant leur public, suffiront-t-elles à remobiliser les joueurs ? En plus de s’offrir une finale, l’Atletico a offert un coup de pouce à Chelsea, qui sera sans doute champion s’il gagne à Anfield.