5 ma 2009i : Didier Deschamps est nommé entraîneur, succédant à Eric Gerets parti diriger le club saoudien d’Al Hilal.
PARIS (AFP) - Le triomphe de Marseille en Ligue 1, qui s’est surtout construit lors de la deuxième partie de la saison, est d’abord celui de Didier Deschamps, qui a façonné l’équipe à son image, en comptant notamment sur le dévouement du capitaine Mamadou Niang et un secteur défensif en béton armé.
. Coup de maître pour Deschamps
Pour sa première saison à la tête de la formation olympienne, l’ancien capitaine de l’équipe de France et de l’OM a réussi là où tant d’entraîneurs se sont cassés les dents en 18 ans. Arrivé sur la Canebière pour remplacer Eric Gerets, Deschamps n’aura pas mis beaucoup de temps pour faire oublier le charismatique technicien belge. Il a d’abord imprimé sa marque en opérant un recrutement de choix, marquant nettement sa préférence pour des joueurs à poigne et à fort caractère (Diawara, Mbia, Heinze). Mais si Deschamps n’a jamais été à proprement parler un romantique, il n’a pas hésité à débourser 18 millions d’euros pour ajouter une touche technique à son équipe avec le meneur argentin Lucho (FC Porto), dont l’apport aura été déterminant, surtout en fin de saison. Mais "la patte Deschamps", c’est aussi un turn-over judicieux, le repositionnement de Mbia dans l’axe de la défense, la promotion de Cissé dans l’entre-jeu ou la réhabilitation de Valbuena, devenu ces dernières semaines l’un des maillons forts du secteur offensif. Résultat : une Coupe de la Ligue et surtout ce titre de champion que tout Marseille attendait depuis 1992.
. Tout est parti de derrière
Au coeur de l’hiver, le recul de Stéphane Mbia, milieu de terrain de formation, au poste de défenseur axial pouvait apparaître comme un remodelage de circonstance. Mais au fil des semaines, l’évidence a sauté aux yeux tant son association avec Diawara a sécurisé une arrière-garde bien chancelante. Le Camerounais, dont le recrutement pour 12 millions d’euros avait suscité des interrogations, est ainsi vite devenu l’un des joueurs clés du sacre marseillais. Avec Cissé en éclaireur et Kaboré (qui a pris la suite de Cheyrou en fin de saison) en chien fou du milieu, il ne pouvait rien arriver à l’OM.
. Niang, la locomotive
Le Sénégalais était déjà l’un des relais d’Eric Gerets, il a confirmé avec Deschamps que l’OM pouvait difficilement se passer de ses services. Meilleur buteur du club en L1 (16 buts) malgré un placement à géométrie variable (à gauche ou dans l’axe), le capitaine olympien n’a jamais triché sur son attachement au maillot blanc et sur son investissement personnel, se voyant enfin récompensé au bout de sa 5e saison marseillaise.
. Une fin de saison en fanfare
Le succès olympien s’est surtout construit lors de la deuxième partie de la saison, notamment lors d’un stage hivernal en Espagne qui a par exemple permis de relancer Ben Arfa et Valbuena, sur lesquels Deschamps ne comptait plus. Depuis le 30 janvier et un déplacement à Montpellier (défaite 2-0), l’OM n’a plus perdu en championnat, enchaînant 15 rencontres sans revers (12 victoires, 3 nuls). Paradoxalement, l’élimination lors de la phase de poules de la Ligue des champions a servi les Marseillais alors que leurs deux principaux concurrents pour le titre, Lyon et Bordeaux laissaient des forces dans les rudes batailles européennes. Mais l’autre déclic s’est peut-être produit le 27 mars en finale de la Coupe de la Ligue. La victoire contre Bordeaux (3-1) au Stade de France, le premier trophée du club depuis la C1 en 1993, a embrasé la ville et décuplé encore un peu plus la motivation des joueurs marseillais. Deschamps, qui avait qualifié ce succès de "booster formidable", ne croyait pas si bien dire.