Le sélectionneur de l’équipe de France Didier Deschamps est attendu au Sénat le 24 avril prochain pour une audition sous serment sur le dopage. L’affaire de la Juve, le cas des Bleus au Mondial 98 seront rediscutés.
La commission d’enquête sénatoriale sur le dopage a adressé une lettre de convocation au sélectionneur de l’équipe de France, Didier Deschamps, afin que ce dernier s’exprime sous serment à la Chambre haute sur la lutte antidopage.
Selon L’Equipe qui a révélé l’information, ladite commission présidée par Jean-François Humbert (UMP) et fondée le 27 février, souhaite recueillir le maximum d’informations concernant le dispositif anti-dopage actuel en vue de l’établissement d’un rapport qui devra permettre ensuite de travailler sur une réforme législative.
La démarche du Sénat a déjà commencé avec l’audition de certains hérauts de la lutte antidopage. A l’instar de l’ancienne ministre des sports Marie-George Buffet qui, en 1998, aurait subi « des pressions de toutes sortes » après avoir ordonné un contrôle antidopage inopiné sur les Bleus pendant leur stage de préparation au Mondial à Tignes.
« On me reprochait de ne pas laisser l’équipe de France se préparer dans de bonnes conditions », a témoigné l’ex-ministre devant la commission sénatoriale. « Tous les médias me sont tombés dessus. C’était un déferlement médiatique. J’étais condamnée par l’opinion publique et je vous le dis, j’ai flanché », a-t-elle rajouté.
L’ancien président de l’Agence française de lutte antidopage (AFLD), Pierre Bordry, aussi est déjà passé devant la commission. A son tour, celui-ci a reproché au successeur de Marie-George Buffet, Jean-François Lamour de ne pas avoir réagi comme il le fallait lorsque le laboratoire de Châtenay-Malabry a détecté des traces d’EPO dans les urines de
Lance Armstrong durant le Tour de France 1999.
Pierre Bordry a par ailleurs affirmé avoir eu affaire à d’énormes pressions de la part du ministère « pour laisser les autorités américaines traiter le dossier » sur l’Américain Floyd Landis contrôlé positif durant le Tour de France de 2006.
Pour Didier Deschamps, les questions de la commission tourneront principalement autour de l’affaire de la Juve de 1998. A cette époque des hématologues révèlent l’usage d’EPO organisé au sein de la Juventus Turin. Les témoignages de Deschamps, joueur dans l’équipe entre 1994 à 1999, sont donc très importants pour la commission sénatoriale afin de savoir comment le phénomène de dopage est réellement perçu dans le monde du sport de haut niveau.
Le sélectionneur des Bleus devra également livrer sa propre version sur l’affaire évoquée par l’ancienne ministre Marie-George Buffet.