Le Giro, dont la 13e étape est revenue à l’Italien Manuel Belletti, est arrivé vendredi à Cesenatico, la ville de Marco Pantani, à la veille de l’entrée dans les montagnes du Nord.
CESENATICO (Italie) (AFP) - Le Giro, dont la 13e étape est revenue à l’Italien Manuel Belletti, est arrivé vendredi à Cesenatico, la ville de Marco Pantani, à la veille de l’entrée dans les montagnes du Nord.
Sous un ciel chargé, la course a emprunté les routes d’entraînement du vainqueur du Giro et du Tour 1998, décédé d’une overdose en février 2004. Par coïncidence, c’est un Romagnol de 24 ans né à Cesena, la ville toute proche, qui a mené à bon port une échappée sans conséquence pour le classement général.
Devant de nombreux spectateurs habillés aux couleurs de Pantani, Belletti a exprimé son émotion de gagner dans la ville de l’ex-Pirate dont il était un tifoso dans son enfance. Membre de la modeste équipe CSF (2e division), il a enlevé son premier succès important, sous les yeux de l’ancien champion de ski Alberto Tomba, lui aussi originaire de la région.
Cet épisode, qui a laissé sur sa faim le Néo-Zélandais Greg Henderson (2e), le plus rapide du groupe de 17 coureurs parti de loin, s’est situé en marge de la course au maillot rose, qui reste sur les épaules du jeune Australien Richie Porte.
"Je suis content d’avoir ce maillot", a déclaré Porte, le visage quelque peu marqué. "C’est une étape difficile qui nous attend".
"La montagne commence", a renchéri l’Italien Stefano Garzelli, l’un des coureurs susceptibles de passer à l’offensive dans la 14e étape, qui franchit le Monte Grappa pour rejoindre Asolo après 205 kilomètres : "C’est une montée qui peut faire mal."
Le Giro escalade pour la première fois depuis 1982 cette montagne, théâtre d’affrontements meurtriers durant la Première guerre mondiale. Il emprunte le versant le plus spectaculaire du Monte Grappa, devenu l’un des symboles de l’unité italienne.
Les 18,9 kilomètres d’ascension (à 7,9%), jusqu’au sommet situé à l’altitude de 1675 mètres, sont suivis d’une longue descente et d’une quinzaine de kilomètres de plat pour rejoindre Asolo, l’une des cités d’art de la péninsule. "Cela peut se jouer dans la descente", souligne Garzelli.
Pour les favoris, les deux prochaines journées offrent l’occasion de reprendre du temps aux bénéficiaires de la grande échappée menée mercredi dernier sur la route de L’Aquila, puisque l’arrivée de l’étape suivante est jugée au Monte Zoncolan.
A condition d’avoir digéré un début de course épuisant, qui a justifié la tranquillité du peloton pour parcourir vendredi les 223 kilomètres menant de Porto Recanati à Cesenatico.
Le Russe Vladimir Karpets, parti en contre-attaque à plus de 60 kilomètres de l’arrivée, n’a reçu aucun renfort, contrairement à ce qu’il attendait. Il a poursuivi son effort et a grignoté finalement près de deux minutes et demie à ses adversaires, pour se replacer entre le Kazakh Alexandre Vinokourov et l’Australien Cadel Evans au classement général. A plus de dix minutes du leader.