Le Mortirolo, l’un des cols symboles du Giro, attend les favoris du Giro dont la 18e étape a été enlevée au sprint jeudi à Brescia par l’Allemand Andre Greipel.
BRESCIA (Italie) (AFP) - Le Mortirolo, l’un des cols symboles du Giro, attend les favoris du Giro dont la 18e étape a été enlevée au sprint jeudi à Brescia par l’Allemand Andre Greipel.
David Arroyo, qui porte le maillot rose depuis samedi dernier, est au pied du mur. Devant l’Espagnol se dresse la montagne-Moloch où s’était révélé Marco Pantani dans le Giro 1994, une montée étouffante de 12,8 kilomètres qui ne laisse aucun temps de répit sur une pente moyenne supérieure à 10 %.
Au sommet (1854 m d’altitude) en surplomb de la Valtellina, la route plonge vers l’autre vallée, où coule l’Oglio, au fil d’une descente rapide de 13 kilomètres. Puis vient la remontée de 20 kilomètres, le plus souvent en faux-plat, vers Aprica où Ivan Basso avait signé son dernier succès d’étape en 2006, l’année de son Giro victorieux, avant celui du Monte Zoncolan dimanche dernier.
Autant dire que les "tifosi" attendent de nouveau que Basso, deuxième du classement, se pare de rose à l’arrivée des 195 kilomètres. Mais il lui faut reprendre près de deux minutes et demie à ce diable d’Arroyo. Avec l’aide de son coéquipier Vincenzo Nibali (6e à 4 min 53 sec), dont les qualités de descendeur ajoutent au potentiel offensif de son équipe.
"On va essayer de contrôler les attaques de Nibali, Basso et Evans (4e à 3 min 09 sec)", a commenté Arroyo à l’arrivée à Brescia, aussi prudent dans ses propos que le fut à son époque Miguel Indurain, le quintuple vainqueur du Tour de France et deux fois lauréat du Giro, leader historique de la formation espagnole à laquelle appartient Arroyo.
"Si je me sens bien, on pourra jouer plusieurs cartes", a déclaré pour sa part Nibali en se plaçant dans le jeu. Car le Sicilien a souligné la nécessité de "prendre le plus de temps possible" dans la prochaine étape, compte tenu des doutes sur le franchissement du Gavia samedi.
La route du grand col italien, le plus haut de ce Giro (2618 m), passe à travers des parois de neige hautes de plusieurs mètres. En cas de dégradation météo, les risques d’avalanche dans la descente amèneraient les organisateurs à proposer une alternative, par le Mortirolo (grimpé par un autre accès), pour rejoindre le Passo Tonale où est prévu l’arrivée samedi de l’avant-dernière étape.
En attendant le "show" des grimpeurs, Greipel a fini par arriver à ses fins dans le Giro. L’Allemand de l’équipe HTC-Columbia, vainqueur pour la 12e fois depuis le début de saison, a devancé à Brescia le Néo-Zélandais Julian Dean dans un sprint privé de bon nombre de spécialistes (Farrar, Goss, Weylandt, Petacchi, McEwen) qui ont renoncé avant la montagne.
Candidat à une place pour le prochain Tour malgré la présence du Britannique Mark Cavendish, avec lequel ses rapports sont polaires, Greipel a découvert que trois des quatre derniers vainqueurs d’étape du Giro à Brescia avaient gagné la même année le Championnat du monde (Bugno en 1991, Cipollini en 2002, Bettini en 2006). "Si je suis en bonne condition, a-t-il répondu, je pourrais être dans le groupe qui fera le sprint". Rendez-vous à Melbourne début octobre.