L’Irlandais Richard Hayden, le "professeur de terrain de sport", a été spécialement recruté par l’Afrique du Sud pour faire des dix stades qui accueilleront les matches de la Coupe du monde de véritables "joyaux verts" admirés de tous.
JOHANNESBURG (AFP) - L’Irlandais Richard Hayden, le "professeur de terrain de sport", a été spécialement recruté par l’Afrique du Sud pour faire des dix stades qui accueilleront les matches de la Coupe du monde de véritables "joyaux verts" admirés de tous.
Cet homme aux faux airs d’universitaire, plutôt timide avec les médias, fait l’unanimité pour sa science du gazon qui a déjà servi des sites comme le stade de Wembley à Londres et des parcours de golf en Irlande.
Danny Jordaan, à la tête du comité d’organisation du premier Mondial de foot jamais organisé sur le continent africain, ne tarit pas d’éloges sur ce natif de la cité médiévale de Kilkenny.
"Nous avons recruté celui qui est sans doute le meilleur spécialiste des terrains de sport, en lui donnant carte blanche pour inspecter chaque terrain. Sur cette base, nous avons pris des décisions pour des terrains que nous n’étions pas sûrs de garder en l’état, et en avons installé de nouveaux".
Au lieu du kikuyu, graminée d’origine subtropicale habituée aux conditions extrêmes de chaleur et de sécheresse, Hayden a retenu pour les dix stades sud-africains l’ivraie, une variété de gazon plus fine et plus assoiffée qui recouvre notamment les célèbres cours de tennis de Wimbledon.
"Juin est un mois d’hiver en Afrique du Sud, et le kikuyu devient jaune", explique Hayden, qui se défend que le choix de l’ivraie soit "un sombre complot européen. Nous avons émis nos recommandations pour la compétition, et elles ont été suivies".
Un choix qui a notamment radicalement transformé le stade de Mbombela. Lorsque les médias étaient initialement venus reconnaître ce nouveau stade au design inspiré du célèbre parc national Kruger non loin de là, quelle n’a pas été leur surprise de découvrir un site sablonneux et lunaire sur lequel une plantation de gazon n’avait pas du tout pris.
Differ Mogale, un officier municipal de Mbombela, se joint aux admirateurs d’Hayden, soulignant que sans l’intervention de ce dernier, le stade de la ville de Nelspruit, qui accueille quatre rencontres de premier tour, avait failli être écarté du Mondial.
"Nous avons planté de l’ivraie un vendredi, et les graines germaient le mercredi suivant", rappelle-t-il. "Nous pensons qu’avec cette Coupe du monde, le stade de Nelspruit sera le meilleur du monde", dit-il fièrement de ce site reconnaissable entre tous avec ses piliers en forme de girafe et ses sièges à imprimé peau de zèbre.
"Richard et son équipe ont été à nos côtés sur le terrain tous les jours, montant sur les tracteurs et montrant à nos équipes comment faire", renchérit Mogale.
Désormais, Hayden est en plein compte à rebours avant le coup d’envoi du Mondial le 11 juin : "Nous allons surveiller de très près les quantités d’eau à utiliser. Pour les jours de match en particulier, les joueurs aiment une vaporisation pour aider le ballon à glisser sur la surface".
Pour l’Irlandais, la fin des matches de Super-14 de rugby à Pretoria, Johannesburg et Bloemfontein samedi est un soulagement, car elle lui laissera assez de temps pour effectuer les éventuelles rénovations nécessaires sur ces sites qui accueillent aussi le Mondial.
Son plus grand souhait pour l’événement ? "Que le terrain ne soit pas évoqué. C’est la définition du succès. L’attention devrait être portée sur les joueurs et sur le jeu".