Tony Parker a 12 ans. Sur un petit parking, en Normandie, il marque des paniers et se rêve déjà membre des Spurs de San Antonio. Ce film amateur est aujourd’hui au coeur d’un conflit opposant TP à la voisine qui a tourné ces images et lui réclame près d’un million d’euros.
PARIS (AFP) - Tony Parker a 12 ans. Sur un petit parking, en Normandie, il marque des paniers et se rêve déjà membre des Spurs de San Antonio. Ce film amateur est aujourd’hui au coeur d’un conflit opposant TP à la voisine qui a tourné ces images et lui réclame près d’un million d’euros.
"C’est une histoire qui serait presque amusante si elle n’était pas aussi triste et scandaleuse", s’est ému mardi devant le tribunal de grande instance de Paris Me Alexis Gramblat, qui défend le meneur de jeu français des San Antonio Spurs.
En cause, une vidéo de quelques minutes tournée le 6 mars 1994 par Christiane Debieuvre. Cette amie du père de Tony habitait alors en Normandie à quatre kilomètres des Parker. Fréquemment, elle accueillait chez elle pour les vacances Tony et ses frères.
Sur le film, on voit la future star de l’équipe de France jouer au basket avec un voisin, sur le parking de la résidence de Mme Debieuvre. Ironie du sort, "dans le jeu, il jouait pour les Spurs !", s’amuse aujourd’hui la vidéaste amateur.
Ce film, "ils l’ont utilisé plus que plus. C’est normal que je me sois mise en colère !", s’indignait-elle mardi à l’issue de l’audience.
Aujourd’hui, elle considère que Tony Parker et son père auraient dû lui demander son aval avant de remettre une copie de la vidéo à Canal +.
Depuis, moult extraits en ont été diffusés : sur France 2, dans l’émission Stade 2, sur TF1, dans l’émission Sept à Huit, sur Canal +, M6 ou encore Infosport.
Des diffusions qui restent pourtant très marginales selon l’avocat du père Parker, Me Dominique Legros. Selon lui, sur 1H27 d’émissions diffusées sur le basketteur de la NBA entre 2001 et 2007, seulement 1 minute et 55 secondes ont été consacrées à la vidéo litigieuse. Soit "6.956 euros la seconde !", au vu des 800.000 euros que réclame aujourd’hui Mme Debieuvre pour contrefaçon.
"Des gens pensent qu’ils ont des droits parce qu’ils ont connu une célébrité dans leur enfance", mais "c’est absolument scandaleux", s’est indigné Me Gramblat.
Pour lui, "c’est tout simplement du racket envers quelqu’un issu d’un milieu modeste qui a réussi à faire son chemin" et à qui "on essaie de soutirer de l’argent".
De l’autre côté de la barre, Me Cédric Putigny-Ravet a préféré souligner le côté "moral" ou "sentimental" de cette histoire.
"J’ai beaucoup donné à cette famille", a renchéri sa cliente aux boucles blondes. "Au début, ça m’a étonné" qu’ils utilisent ces images sans m’en parler. Alors "je leur ai écrit", mais "ils m’ont ignorée, m’ont méprisée".
Progressivement, elle a donc augmenté ses prétentions, finissant par réclamer 800.000 euros de dommages et intérêts, soit "moins d’un mois de revenus de Tony Parker".
Mercantile, elle dit pourtant ne pas l’être. Pour preuve : ces images du premier tournoi de TP, qu’elle dit avoir conservées et n’avoir jamais tenté de monnayer.
Délibéré le 4 juin.
