Ils seront des milliers de coureurs à s’élancer ce soir à l’assaut du Grand Raid. Le stress et l’excitation sont montés d’un cran hier à la remise des dossards au stade de la Redoute. Pour tous ces sportifs, amateurs comme confirmés, enfiler le bracelet était un pas de plus vers le coup d’envoi qui sera donné à 22 heures ce soir au Cap Méchant.
A la nuit tombée ce soir, l'aventure va commencer pour les 2365 fous qui se sont inscrits pour cette 19 ème édition du Grand Raid 2011. Cette année, trois courses différentes sont au programme : la Diagonale des Fous avec ses 162 kilomètres et ses 9643 mètres de dénivelé, le Trail de Bourbon douzième du nom avec ses 93 kilomètres et 4920 mètres de dénivelé et enfin la Course des Mascareignes avec 61 kilomètres et 3036 mètres de dénivelé.
Des chiffres qui donnent le vertige mais qui n'effraient pas Philippe qui va entamer son cinquième Grand Raid. "Tout peut paraître difficile, l'essentiel c'est de bien connaître ses capacités, je ne me fixe pas d'objectifs précis et j'ai toujours réussi à finir la course !". Un Grand Raid synonyme d'efforts mais aussi de souvenirs extraordinaires. "L'année dernière, lorsque nous avons vu l'éruption volcanique, c'était magique", se rappelle Hervé.
Au delà de la performance physique, tous évoquent un magnifique challenge. Marta et Yoko font partie des 237 femmes à se mesurer à la nature. "Je trouve que c'est un beau défi, je veux vraiment me dépasser", raconte la Colombienne qui découvre le circuit réunionnais pour la première fois. Même discours chez son amie polonaise, Marta qui est déjà venue à bout du Trail du Verdon.
Le bracelet jaune fluo et le dossard dans la poche, les participants sentent la pression monter à quelques heures seulement du top départ. 5, 6, 12 mois d'entraînement et des dizaines de kilomètres déjà parcourus : pour la majorité des participants, le Grand Raid a rythmé leur quotidien plus de la moitié de l'année. Des entraînements en conditions réelles, une attention particulière à l'alimentation et au sommeil, la course vient couronner des mois d'efforts et de concessions. Sourire aux lèvres, Kiki, lui compte sur sa bonne étoile et son mental d'acier pour venir à bout des 162 kilomètres "Je vais le faire", assène t-il.
Du côté de l'organisation, pas de couacs, seulement quelques petits changements de parcours. Ainsi, le point de ravitaillement de Dos d'âne ne se fera pas à Piton de Sucre, mais chemin Ratineau. "L'année dernière, nous avons remarqué qu'il y avait beaucoup de poussière à cet endroit et que cela gênait les participants", précise Denis Boullé, le directeur de la course, chargé notamment de la mise en place des sentiers. Des ajustements de dernière minute pour assurer la sécurité des participants. Pour Denis Boullé, coureur et membre de l'organisation depuis 1993, la seule inconnue reste la météo qui peut venir compliquer le circuit. "La crainte chaque année c'est le mauvais temps car plus les chemins sont boueux, plus le danger et les risques d'accident existent", précise t-il. Robert Chicaud, le président de l'association Grand Raid a délivré ces derniers conseils hier. Une fois l'équipement préparé et le coup d'envoi donné, "ce sont aux coureurs de faire la course !".